
Faute de "moyens" suffisants pour réunir les 500 parrainages d'élus nécessaires, Dieudonné renonce à être candidat à l'élection présidentielle de 2007.
"J'ai décidé de recentrer mon énergie sur la scène" du "spectacle", où "je pense que je serais plus efficace" que sur la scène politique, a précisé mercredi l'humoriste, ajoutant toutefois qu'il avait l'intention de "sortir de sa sphère privée" entre les deux tours du scrutin pour interpeller les candidats encore en course.
Dieudonné avait fait part cet hiver de son intention d'être candidat à la présidentielle, se déclarant "plutôt optimiste" sur sa capacité à réunir les 500 parrainages d'élus et misant sur Internet. En 2002, il avait dû renoncer, faute d'y être parvenu.
"C'était la deuxième fois que je me lançais dans cette expérience difficile", a-t-il commenté mercredi lors d'une conférence de presse à Paris. Dans cette "démocratie, il y a des règles du jeu qui sont un peu difficiles pour les petits candidats pour nous et nous poussent aujourd'hui à nous exclure de cette compétition", a-t-il ajouté, se disant "vaincu par le système de l'argent".
D'après son directeur de campagne, l'humoriste avait obtenu "200 promesses". "Simplement, pour aller chercher les 300 suivantes", cela réclamait un "coût financier très important", a observé Marc Robert, "absolument certain qu'on les aurait eues" si "on avait eu un prêt d'un million d'euros".
Dieudonné a aussi expliqué que "l'instrumentalisation de son image" l'avait "poussé à (s)'interroger sur cette candidature ethnique qu'on voudrait (lui) faire porter". "Je ne suis pas un candidat ethnique, je suis un candidat républicain, je suis français", a-t-il déclaré, s'en prenant aussi à l"'uniformisation de l'information (...) gênante", parlant de "censure" et regrettant d'avoir été un "objet de diabolisation" et "à (lui) tout seul, l'axe du mal", suite au scandale déclenché par ses propos dans l'émission "On ne peut pas plaire à tout le monde" sur France 3 en décembre 2003.
Estimant "représenter un courant électoral important entre 8 et 10%", Dieudonné a ajouté qu'il ne se prononcerait pas sur le premier tour de la présidentielle, mais qu'entre les deux tours, il se réservait "la possibilité d'intervenir et de poser des questions aux deux candidats" en lice. "Je sais que ma parole aura un poids", a-t-il dit.
D'après lui, ni le président de l'UMP Nicolas Sarkozy, ni la candidate à l'investiture socialiste Ségolène Royal ne seront présents au second tour. "Je pense qu'il y aura une opposition intéressante, certainement, et une émergence dans ces élections d'un vote contestataire face à ces élites qui nous gouvernent et qui n'ont pas su à mon avis analyser à sa juste mesure le 'non' au projet de constitution européenne", a-t-il jugé. "2007 sera certainement l'année sanction pour ceux qui s'autoproclament présidentiables et qui font partie du système (...) politique actuel".
Récemment parti au Liban, il a annoncé son intention, dans "France Soir" de mercredi, d'y retourner "prochainement" afin de "donner un spectacle, mais aussi pour que les humoristes libanais, syriens et israéliens se rencontrent. Faire la paix par l'humour, c'est là mon ambition", a-t-il affirmé.
AP |