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Leon Bertrand
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equipement.gouv.fr |
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Vous avez prononcé un discours lors du congrès d'ouverture de l'UNOM ; Pouvez vous nous expliquer ce que c'est que l'UNOM et les raisons de sa création ?
L'Unom (Union Nationale d'Outre-mer) est composée d'un certain nombre de personnes qui ont décidé de mener des actions afin que les représentants de l'Outre-mer soient plus reconnus nn tant que français de l'outremer ici dans l'hexagone.
L'Unom est une association qui a une démarche particulière. Comme je l'ai dit lors du colloque (le 15 septembre à l'Assemblée nationale NDLR) nous ne voulons pas jouer le rôle de victimes, toujours pleurnicher, nous ne voulons pas non plus être agressifs : notre crédo est « ni victimes, ni procureurs » mais notre message est de dire à la France entière que nous existons, que nous pouvons apporter des choses puisqu'étant situés aux quatre coins du monde par le positionnement géographique de nos régions. Nous avons des atouts et nous pouvons être un laboratoire;
Je veux dire et je m'adresse aux ultramarins que nous avons aussi des afforts à faire. En tant que ministre délégué au tourisme, je peux dire par exemple que lorsque nous recevons des visiteurs nous nous devons de les accueillir dans de bonnes conditions. Il y a aussi le problème des grèves etc Nous avons à balayer devant notre porte pour être bien dans notre peau et être mieux entendus.
Pourquoi l'Unom se fait-elle entrendre maintenant ?
Pourquoi maintenant ? Parce que nous sommes en période préélectorale, c'est-à-dire à un moment où les différents partis de gauche ou de droite sont entrain de préparer leurs programmes. Nous espérons qu'ils prendront en compte les propositions qui ressortiront de nos travaux et nous verrons si tout ce qui se dit ces derniers temps (sur la prise en compte de la diversité culturelle dans la société française), si ces discours seront véritablement suivis d'effets, et si l'outremer sera reconnu comme il se doit au sein de la société française. |
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Différentes thématiques, sur la citoyenneté, le rôle des collectivités, l'égalité sociale et économique ont été abordées lors des travaux de l'Unom. Est ce que vous estimez que ce sont les thématiques les plus importantes pour l'Outre-mer ?
Oui tout à fait; quand on parle de citoyenneté par exemple, cela signifie qu'il faut que les originaires de l'outremer doivent être reconnus comme citoyens français à part entière, ce qui permet d'actionner tous les leviers de la société dans le bon sens.
Les autres sujets comme l'égalité sociale et économique sont importants pour nos régions qui sont jeunes, où la population est jeune, où le développement est une nécéssité. Il faut en finir avec le système de la main tendue dans lequel on est encore, pour aller vers la création d'un véritable tissu économique. Nous sommes des bases avancées de la France dans différentes régions du monde. La république devrait apprendre à mieux nous utiliser afin que nous soyons plus performants dans les régions où nous sommes pour le bénéfice de la France et des ultramarins.
En ce qui concerne les rapports entre l'Outre-mer et la république, comment estimez vous qu'ils ont évolué ces dernières années ?
Je pense que nous sommes dans un virage dangereux. Juste après la guerre, il y avait un sentiment patriotique très fort porté par de grands hommes, que ce soit le général de Gaulle, Michel Debré....en Outre-mer c'était des hommes comme Aimé Césaire, Gaston Monnerville. On a le sentiment que ce sentiment patriotique s'est étiolé au fil du temps pour être remplacé par une relation presque marchande. |

On nous regarde avec des yeux mercantiles, on cherche à voir le rapport qualité prix : est ce que l'outremer rapporte, est ce que l'outremer ne coûte pas trop cher par rapport à ce qu'elle peut rapporter. Il faut dépasser ce type de relations; Pour le dépasser, il faut une meilleure connaissance des populations d'un côté comme de l'autre, que les français de l'Hexagone connaissent mieux l'outremer et réciproquement; c'est par la connaissance mutuelle que nous aurons plus de reconnaissance et de respect, ce qui permettra de régler beaucoup de problèmes par la suite.
En cette année de présidentielles, que pensez-vous que les candidats à la magistrature suprême puissent apporter à l'Outre-mer ?
Jusqu'à présent, tous les candidats y compris ceux de droite, avaient pour habitude de se dire un peu au dernier moment « au fait il y a l'outre-mer » et de faire un programme à part et à la va-vite, ne tenant pas du tout compte des aspirations des forces vives ultramarines. Ce qui concerne l'outre-mer doit être appréhendé dans le cadre d'une discussion globale. Si l'outre-mer fait partie de la France, elle doit être traitée comme les autres régions et dans les mêmes conditions.
Le fait d'être appréhendé de cette façon obligera la république à nous considérer tels que nous sommes, c'est-à-dire des atouts pour la France. La France a besoin d'exister dans l'océan indien, dans les Caraïbes, dans l'atlantique. Elle a besoin d'être présente dans toutes ces régions du monde. Si elle n'a pas ces bases avancées, elle va perdre de son influence. Mais elle doit le faire en valorisant l'outre-mer, en faisant des citoyens de l'outre-mer des citoyens français à part entière avec tous les devoirs, mais aussi les droits que cela confère. |

Un mot au sujet de Gaston Monnerville ?
Il fait partie de ces ultramarins qui se sont fait connaître et ont présidé au destin de la France. Il a été pendant des années président du sénat de la république. Quand on sait que c'est un guyanais originaire d'un département situé très loin de la France métropolitaine, à plus de 8000 km, et en retard structurellement, on se dit que tout est possible; Grâce à son engagement et à sa compétence il a montré que quand on veut on peut, et cela des deux côtés, aussi bien du côté hexagonal que du côté ultramarin.
Sa mémoire n'a t-elle pas été quelque peu oubliée après sa mort ?
C'est vrai. Et je rends hommage aux associations qui se sont battues (des Amis du Président Gaston Monnerville NDLR) pour l'honorer et faire en sorte qu'il fasse partie de la mémoire collective de la France.C'est bien de voir la mairie de Paris même si avec un peu de retard l'honorer en donnant son nom au parvis de l'hôtel de ville de Paris. Cela montre qu'il reste encore du travail car on arrive à obtenir des résultats, mais à force de combat, de combat permanent.
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