
Le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Alpha Oumar Konaré, a invité mardi Addis-Abeba, en Ethiopie, les chefs d'Etat du continent à s'assurer du succès du processus de paix en Côte d'Ivoire.
S'exprimant à l'ouverture de la réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA sur la crise en Côte d'Ivoire, il a souligné l'impossible d'organiser des élections présidentielles dans ce pays d'ici le 31 octobre, comme initialement prévue par la communauté internationale pour couronner la transition politique.
M. Konaré a déclaré que le CPS devait convenir de nouvelles dispositions et mesures à mettre en place pour le processus de paix ivoirien.
Au cours de sa réunion d'une journée, le CPS va faire le point sur la situation en Côte d'Ivoire suite au sommet extraordinaire du 6 octobre de la Communauté économique des Etats d'Afrique l'Ouest (CEDEAO) qui a recommandé une prolongation d'un an du mandat du président Laurent Gbagbo.
Tout en se félicitant des efforts du gouvernement ivoirien pour accélérer l'application de la feuille de route du pays pour résoudre cette crise qui dure depuis quatre ans, les dirigeants de la CEDEAO ont déploré les divers obstacles et retards qui ont rendu impossible la tenue de l'élection présidentielle à la date prévue.
En recommandant une nouvelle période de transition, les chefs d'Etat de la CEDEAO ont estimé que celle-ci permettrait l'identification complète et l'inscription des électeurs, le désarmement, la démobilisation et la réintégration ainsi que la restructuration des forces armées.
Le sommet de la CEDEAO a aussi convenu de soumettre les recommandations des chefs d'Etat à l'approbation du CPS, organe de l'UA composé de quinze pays.
Des sources diplomatiques à Addis-Abeba considèrent que le président ivoirien, Laurent Gbagbo, constitue un obstacle au processus de paix dans son pays.
"La crise en Côte d'Ivoire a été créée de toutes pièces par M. Gbagbo", a déclaré à la PANA un diplomate africain, ajoutant que le président ivoirien cherchait à rester au pouvoir par tous les moyens.
Selon le rapport de M. Konaré au CPS, la CEDEAO a recommandé que M. Gbagbo reste le chef de l'Etat alors que le Premier ministre, Charles Konan Banny, "doit avoir une liberté et une autorité totales de mener à bien les activités émanant des recommandations du sommet de la CEDEAO du 30 septembre 2005".
Le Premier ministre ivoirien doit aussi être investi de l'autorité nécessaire sur les forces de défense et de sécurité afin d'accomplir les tâches qui lui sont assignées.
Le CPS comprend l'Algérie, le Botswana, le Burkina Faso, le Cameroun, le Congo, l'Ethiopie, l'Egypte, le Gabon, le Ghana, le Malawi, le Nigeria, le Rwanda, le Sénégal, l'Afrique du Sud et l'Ouganda.
Les présidents du Burkina Faso, du Congo, du Malawi, Nigeria, du Sénégal, d'Afrique du Sud, du Gabon et le Premier ministre d'Ethiopie, Meles Zenawi, devaient prendre part à la réunion. |