
Les Forces nouvelles, l'ex-rébellion ivoirienne, entendent s'opposer "avec les moyens nécessaires et adéquats" au maintien du président Laurent Gbagbo à la tête de l'Etat après le 30 octobre 2006, indique un communiqué du mouvement transmis à la PANA à Abidjan.
"M. Laurent Gbagbo ne doit pas être reconduit dans sa fonction de chef de l'Etat. Rien ne justifie son maintien dans le cadre de cette nouvelle transition. Rien ne peut donc amener les Ivoiriens à accepter son maintien comme chef d'Etat", estime l'ex-rébellion.
Les Forces nouvelles considèrent que ce maintien de M. Gbagbo à la tête de l'Exécutif de la transition est "anachronique et inopérant" et qu'il "ne peut être considéré que comme une imposture et une absence de volonté réelle de mettre fin à la crise ivoirienne".
Demandant à l'ONU de ne pas cautionner cette situation, "source de souffrance et de graves périls sociopolitiques", elles avertissent la communauté internationale "qu'à compter du 30 octobre 2006, Laurent Gbagbo est en fin de mandat à la suite de l'arrangement politique de la résolution 1633" et qu'elles "ne se reconnaîtront plus dans un schéma de transition" qui maintiendrait encore M. Gbagbo comme chef d'Etat.
Les ex-rebelles assurent qu'ils se donneront "les moyens nécessaires" pour récuser, rejeter et empêcher la mise en oeuvre d'une résolution qui maintient la Constitution et M. Laurent Gbagbo.
"Pour les Forces nouvelles, la future résolution des Nations unies sur la Côte d'Ivoire doit rompre avec l'impasse et le statu quo entretenus jusque-là du fait de résolutions inadaptées et des blocages suscités par le clan du chef de l'Etat", indique encore le communiqué.
Le mouvement dirigé par Guillaume Soro rappelle qu'il a déjà proposé à la communauté nationale et internationale "un schéma réaliste, courageux et incontournable de sortie de crise", qui prévoit notamment la mise en place d'un état-major intégré de transition.
Il prévoit aussi la délivrance concomitante des jugements supplétifs et des certificats de nationalité lors des audiences foraines en vue de procéder à l'identification suivie de l'élaboration de la nouvelle liste électorale, de même que la suspension de la Constitution et surtout l'érection d'un nouveau cadre de transition.
Pour les Forces nouvelles, cette transition doit être gérée par le seul Premier ministre, qui en sera le président. Elle devra, par conséquent, exclure tous les éventuels candidats à la présidence de la République.
Dans ce schéma, le Premier ministre, président de la transition, devra être doté de tous les pouvoirs de la résolution et d'une unique feuille de route pour conduire le processus de paix jusqu'à la tenue des élections générales.
On rappelle que la 64ème réunion du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine, qui s'est tenue le 17 octobre dernier à Addis- Abeba, en Ethiopie, a décidé de prolonger de douze mois le mandat du chef de l'Etat et celui du Premier ministre de transition, dont les pouvoirs seront sensiblement renforcés. |