
« Le sport » a écrit Jean Giraudoux « consiste à déléguer au corps quelques-unes des vertus les plus fortes de l’âme : l’énergie, l’audace, la patience ». La pratique sportive c’est aussi une manière de vaincre sa timidité, de lutter contre des tendances dépressives, de canaliser son agressivité… Le mieux, c’est de commencer le plus tôt possible …
Dès les premiers mois de la vie, même. C’est l’avis du Dr Guy Azémar, chercheur à l’Institut national du Sport et de l’Education Physique, l’INSEP. Son domaine de prédilection, le développement du nourrisson et du jeune enfant à travers le sport. A ses yeux, l’important, c’est qu’il soit actif très tôt sous une forme ludique et qu’il soit en mesure de découvrir ce que fait son corps dans différentes situations. Il doit très tôt obtenir une certaine aisance corporelle. Sur un plan physiologique, il met en place un très grand nombre de savoir-faire. Tous ces pré-requis sont importants avant qu’il ne s’engage vers une pratique sportive.
Une pratique qui doit allier plaisir et bonheur ! L’eau sera un milieu privilégié, poursuit Guy Azémar. Dès la naissance, il sort d’un milieu aquatique, le liquide amniotique. Il se sent à l’aise dans l’eau. On peut le poser sur des objets qui flottent comme des tapis notamment. Les parents ne sont pas obligés de le tenir mais au contraire de le mettre en situation d’être heureux tout seul, dans des conditions confortables et sécurisées.
C’est donc pour l’enfant, le début de l’apprentissage, de la découverte des mouvements de son corps. Ces jeux aquatiques peuvent débuter très tôt, vers un an. Ensuite, l’initiation à la gymnastique à l’école maternelle. Eh oui dès la maternelle, c’est-à-dire vers 3 ans, en commençant par exemple par des galipettes.
A 6 ans, faites-lui travailler sa souplesse !
L’activité physique et sportive relève donc pour l’enfant, d’un besoin vital. Au même titre que les relations affectives, le sommeil ou l’alimentation. Pour nous résumer, souvenons-nous qu’avant l’âge de six ans les jeux en milieu aquatique, la gymnastique, l’escalade d’obstacles élémentaires ou les jeux de ballon sont particulièrement conseillés.
Il est également important d’initier ces petits à des disciplines grâce auxquelles ils apprendront à tomber sans se faire mal ! Les sports d’hiver par exemple, sont à cet égard, une bonne école…Mais pour ceux qui n’y ont pas accès, bien des disciplines qui se pratiquent en salle offrent cette possibilité : c’est le cas de la gymnastique, de la danse et bien sûr, du judo que l’on peut pratiquer dès 4 ans.
« Il s’agit pour eux de prendre la mesure des risques, donc de prendre plaisir à explorer tout en étant attentifs à ne pas faire ce qui pourrait leur faire ma »l, enchaîne Guy Azémar. « C’est une démarche active qui les concerne. C’est à partir de leurs propres initiatives qu’ils doivent le faire. »
De 6 à 12 ans, faites-lui « travailler » sa souplesse. Celle-ci est en effet optimale jusqu’à 10 ans. D’où l’intérêt encore une fois de la gymnastique. S’il est capable d’écouter et d’apprendre hors du contexte familial, votre enfant pourra également effectuer des stages collectifs de sports de combat ou de tennis.
La période de 12 à 15 ans marque le début de la puberté. En constante évolution physique, il grandit en moyenne de 12 centimètres par an ! Il peut aborder, de manière plus soutenue, le basket-ball, le football, le tennis et des sports de combat. L’idéal reste un panachage équilibré, pour développer à la fois l’endurance, la souplesse, l’adresse et la vitesse. Et tous les sports collectifs l’aideront à faire ses premiers pas dans la vie en groupe.
Pas de dispense de complaisance
Enfin à partir de 15 ans, la pratique va devenir plus intense. Evitez pourtant tout surmenage physique. De même, la pratique intensive et exclusive de la musculation est à proscrire avant 16 ans. Alors que son ossification n’est pas encore aboutie, pensez à ménager ses cartilages et ses tendons…
Dans tous les cas, surveillez-le ! Et quand le club de votre enfant réclame un certificat médical d’aptitude, prenez cette exigence au sérieux. Vous devez le soumettre à un examen complet. Votre médecin de famille saura évaluer son aptitude à la pratique sportive.
Vous craignez pour sa santé ? Vous souhaitez le voir dispensé de sport ? Grave erreur. Même si votre enfant est malade, son médecin peut seul juger si la maladie lui interdit une activité physique. Et de manière générale, chaque enfant peut et doit faire du sport.
C’est même indispensable à son développement. Ces activités permettent en effet de se fatiguer physiquement,. Elles complètent l’apprentissage de la lecture, du calcul ou du dessin. Si vous lui épargnez l’effort minime que représente le sport durant les premières semaines de l’année, vous lui rendez un piètre service… Car le sport c’est aussi, pour Guy Azémar, « préparer son corps à tous les possibles. C’est par l’exercice qu’on le fortifie, qu’on le consolide. Et il n’y a pas que le muscle. Il y a tout le système circulatoire, tout le système nerveux qui est concerné. »
L’éducation physique et le sport, en favorisant le développement des aptitudes de l’enfant, constituent la base même de l’éducation. Une véritable école de la vie sociale. L’activité physique n’est pas une fin en soi. Elle doit être utilisée comme un instrument visant à l’épanouissement de l’enfant, au dépassement de soi. C’est aussi un moyen d’émancipation, de socialisation et d’intégration.
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