
Tous les ans, 200 000 nourrissons meurent du paludisme de leur mère. Or l’administration d’artémisinine –l’antipaludéen de référence- à la femme enceinte est dangereuse pour le foetus. Une étude britannique propose d’utiliser plutôt l’amodiaquine.
Un traitement déjà connu de longue date et, de surcroît proposé cette fois « en monothérapie » par le Pr Brian Greenwood, de la très sérieuse London School of Hygiene and Tropical Medicine. L’amodiaquine, médicament ancien, est en principe déconseillé par l’OMS pour le traitement du paludisme. L’Organisation rejette également la monothérapie, qui favoriserait l’apparition de pharmacorésistances. Que penser de tout cela ?
« Le cas de la femme enceinte infectée (par le paludisme, n.d.l.r.) est très particulier », nous a précisé le Dr Pascal Ringwald, chargé de la surveillance de la résistance aux antipaludéens à l’OMS. En effet, les associations thérapeutiques à base d’artémisinine (ACT) qui sont généralement préconisée sont toxiques pour le foetus. «Nous disposons aujourd’hui d’un traitement complexe à base de quinine, qui entraîne de plus en plus de résistances chez ces patientes. Il existe un autre traitement ‘préventif intermittent’, qui montre ses limites. Ainsi à mesure que les résistances se renforcent, le traitement et la prévention du paludisme chez la femme enceinte deviennent de plus en plus difficiles ».
C’est dans ce cadre-là qu’il faut intégrer l’étude du Pr Greenwood. « C’est un travail très intéressant, qu’il faut prendre comme une étude clinique sur laquelle mener une réflexion approfondie. C’est sur ce genre d’étude que l’OMS se base pour faire évoluer les traitements ».
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