
Un haut responsable de l'Onu a déclaré vendredi que l'ancien président
libérien Charles Taylor tentait de diriger le pays à distance depuis le Nigeria, où il s'est exilé, et a suggéré que ce dernier revienne sur sa décision l'accueillir l'ancien chef rebelle.
Jacques Klein, représentant spécial au Liberia du secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan, a ajouté que Taylor était soupçonné d'avoir quitté son pays avec un milliard de dollars de fonds publics en poche, vidant ainsi les caisses de l'Etat libérien, confronté à d'importantes dépenses de reconstruction après 14 années de guerre civile.
Il est suspecté également de toucher encore aujourd'hui des commissions sur les achats par le Liberia de carburant et autres biens, par le biais d'intermédiaires, et il y a "des éléments probants indiquant qu'au cours des trois dernières semaines au moins un ou deux responsables gouvernementaux et plusieurs personnalités du monde des affaires sont allés le voir au Nigeria", a expliqué Klein aux journalistes.
"Quelles que soient les richesses dont disposait le Liberia -
l'immatriculation des navires, les plantations de caoutchouc,
l'import-export de carburant - tout leur revenu allait dans ses poches", a-t-il dit, qualifiant Taylor de "psychopathe".
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Si Dieu le veut, je reviendrai |
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Charles Taylor |
Quand, après avoir démissionné sous la pression de la communauté
internationale emmenée par Washington, il est parti en exil au Nigeria, Taylor a promis de "garder un profil bas et ne pas faire de politique, et nous espérons qu'il respectera les engagements qu'il a pris", a ajouté Klein.
"S'il viole cet engagement, il est évident qu'à un moment donné le
gouvernement nigérian devra réévaluer sa position concernant sa présence(au Nigeria)", a-t-il argué.
Ancien chef rebelle et inculpé pour crimes de guerre par le Tribunal desNations unies pour la Sierra Leone, Taylor a accepté de quitter le
Liberia le 11 août, suscitant des espoirs de paix après 14 ans d'une
guerre civile au déclenchement de laquelle il n'a pas été étranger.
Taylor, qui vit aujourd'hui à Calabar, dans le sud-est du Nigeria, a
déclaré au moment de son départ aux Libériens: "Si Dieu le veut, je
reviendrai."
D'après Reuters |