Le président du Ghana, John Kufuor, a accusé son prédécesseur et adversaire politique, John Rawlings, de travailler à la déstabilisation de son gouvernement, affirmant, devant des militants de son parti, le Nouveau Parti patriotique (NPP) réunis à l'occasion d'un meeting organisé dimanche, que l'ancien chef de l'Etat avait tenté de trouver des soutiens à l'étranger pour le renverser.
S'exprimant au cours de cette manifestation qui entrait dans le cadre de la campagne de mobilisation en faveur du candidat du NPP à l'élection partielle de la Région Ashani, à quelque 320 km au nord d'Accra, le président Kufuor a expliqué que son gouvernement était en possession d'informations crédibles selon lesquelles, deux semaines auparavant, l'ancien président Rawlings avait sollicité l'aide du président d'un pays riche en pétrole pour faire tomber le gouvernement en place à Accra.
Il a accusé Rawlings d'avoir menti à ce président, dont le nom n'a pas été révélé, en lui affirmant que les Ghanéens en avaient marre de son gouvernement et souhaitaient son départ du pouvoir, demandant par conséquent à bénéficier d'une assistance financière pour le renverser.
Bien que le président Kufuor se soit abstenu de citer le nom d'un pays ou d'un président, les organes de la presse locale proche du parti au pouvoir ne se sont pas privés de mentionner le nom du président Hugo Chavez du Venezuela.
Dans son édition de lundi, l'un de ces organes de presse, le Daily Guide, a fait paraître un dessin humoristique à sa une montrant Rawlings transportant 10 millions de dollars US à son retour du Venezuela.
Ces déclarations n'ont pas encore suscité de réaction de la part de l'ancien président Rawlings.
Kufuor et Rawlings ne sont pas les meilleurs amis au monde, même si Kufuor a fait un bref passage dans le gouvernement militaire de Rawlings en 1982.
Si le président Kufuor a constamment accusé Rawlings d'abus des droits humains et de mauvaise gestion de l'économie ghanéenne, Rawlings fustige à son tour le régime Kufuor qu'il juge corrompu et incompétent.
Tous les efforts réalisés pour réconcilier les deux hommes ont échoué.
Rawlings avait cédé le pouvoir à Kufuor en 2001, à l'issue de la défaite de son poulain, l'ancien vice-président John Atta Mills, à la présidentielle de décembre 2000. Mills avait encore perdu devant Kufuor en 2004.
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