
Le Conseil national de la résistance pour la démocratie {CNRD) exhorte le Conseil de sécurité de l'ONU à se démarquer du projet de résolution sur la Côte d'Ivoire présenté par la France.
Le CNRD est une coalition regroupant le Front populaire ivoirien {FPI, au pouvoir), plusieurs partis de la mouvance présidentielle ainsi que diverses associations se réclamant du président Laurent Gbagbo.
"Ce projet, qui ne fait qu'évoquer vaguement les questions relatives au désarmement et reprend à son compte les revendications de la rébellion, avait déjà été présenté aux différents fora sur la crise ivoirienne tenus notamment à Abuja pour la CEDEAO et à Addis-Abeba pour le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine", relève le CNRD.
Dans un communiqué parvenu mercredi à la PANA, le CNRD qualifie le projet de résolution de la France de "manoeuvre" qui a échoué sur le plan militaire, mais qui tente de légaliser le coup de force en "instrumentalisant les Nations unies".
La coalition des forces soutenant le chef de l'Etat ivoirien interpelle ainsi la communauté internationale et lance "un appel solennel et pressant au Conseil de paix et de sécurité de l'ONU ainsi qu'à l'Union africaine.
"Le CNRD reste convaincu que le Conseil de sécurité de l'ONU, dans cet énième examen de la situation ivoirienne, ne pourra ignorer ses propres valeurs", a-t-il dit.
Dans son communiqué, le CNRD souligne également que l'ONU, qui a tant lutté pour l'émancipation des peuples opprimés, ne peut, sans se renier, "donner droit à l'absurde intention de recomposition constitutionnelle d'un pays membre de l'auguste assemblée depuis 1960".
"Le CNRD prie instamment le Conseil de sécurité de ne pas suivre la France dans sa tentative hégémonique qui vise à créer une situation insurrectionnelle dans le but de justifier une intervention pour imposer un gouvernement à sa solde", ajoute le communiqué.
Estimant que "toutes les négociations sur la crise ivoirienne sont à présent achevées", les partisans de Gbagbo affirment que leur mouvement "ne pourra donc que défendre résolument le droit à l'autodétermination du peuple de Côte d'Ivoire contre toutes les tentatives subtiles ou non, de lui imposer la volonté des puissances qui tentent de l'assujettir depuis l'attaque de cette nuit du 18 au 19 septembre 2002".
On rappelle que le projet de résolution de la France sur la crise ivoirienne recommande précisément la suspension de la Constitution, la dissolution de certaines institutions, le transfert de l'essentiel du pouvoir exécutif au Premier ministre.
Le projet de la France recommande également la restructuration des Forces de défense et de sécurité par l'Opération des nations unies en Côte d'Ivoire {ONUCI} et la force française licorne, préconise l'interdiction des manifestations de rue. |