
Le chef d'Etat-major général des Forces de défense et de sécurité (FDS), le général Philippe Mangou, a formellement démenti, lundi à Abidjan, les propos tenus, samedi dernier, à Yamoussoukro, par le Premier ministre Charles Konan Banny, sur la constitution d'une unité chargée du démantèlement des milices.
Le général Mangou a affirmé que le commandement militaire n'avait jamais été associé à la nomination du colonel Kouassi Victor comme commandant de l'unité en question.
Pour l'Etat-major des FDS, il n'a jamais été question de la constitution d'une unité mais de la mise à disposition de la Primature d'unités déjà constituées, précisément le Détachement mobile d'intervention rapide (DMIR) et l'ensemble du Groupement ouest, et cela depuis le 29 avril 2005.
Par ailleurs, le général Philippe Mangou a affirmé qu'il ne se reconnaît pas dans les propos du chef du gouvernement, qui a déclaré avoir consulté le haut commandement des forces armées avant de prendre le décret de nomination du colonel Kouassi.
"Il est simplement utile de rappeler que ni le commandement supérieur de la gendarmerie ni le chef d'Etat-major des Armées n'ont été associés à cette nomination", indique le communiqué qui estime que la simple mise à disposition de troupes, au lieu de la constitution d'une nouvelle unité, ne saurait justifier cette nomination.
"A l'évidence, il se pose un véritable problème de liaison et d'information entre la Primature et la haute hiérarchie des Forces de défense et de sécurité", relève le communiqué de l'Etat-major.
"Le chef d'Etat-major des Armées et le commandant supérieur de la gendarmerie sont des militaires légalistes et républicains, maîtrisant parfaitement les rapports entre l'armée et le pouvoir, il ne leur viendrait jamais à l'idée de mettre en difficulté leurs supérieurs hiérarchiques", assure le communiqué des FDS
On rappelle que le Premier ministre du Gouvernement ivoirien de transition, Charles Konan Banny, s'est défendu, samedi à Yamoussoukro, d'être le commanditaire d'un coup de force visant à assassiner le chef de l'Etat Laurent Gbagbo, comme certains organes de presse proches du camp présidentiel l'ont laissé entendre.
Pour M. Banny, la décision visant à constituer une unité chargée du démantèlement des milices opérant dans les zones sous contrôle gouvernemental, et rattachée au Cabinet militaire de la Primature, a été le prétexte d'une véritable cabale que ses détracteurs ont montée contre lui, en allant jusqu'à l'accuser de vouloir faire tuer M. Gbagbo. |