
Le Premier ministre sénagalais, Macky Sall, qualifie de "malheureuse" la sortie de Idrissa Seck, ancien Premier ministre, sur l'origine de sa fortune, dans une interview accordée à l'hebdomadaire mauritanien le Calame, paru mercredi après midi.
Mr Sall, qui affirme ne pas vouloir "rentrer dans le fond du dossier, puisque les fonds politiques sont connus et votés", pensent que ceux- ci "ne peuvent pas être une source d'enrichissement pour un homme politique".
Rappelant sa ligne de conduite au sujet cette affaire, le Premier ministre sénégalais préfère adopter une attitude de réserve au sujet d'un problème "de fond" qui reste pendant devant la justice de son pays.
Répondant à une question du journal relative au fait que "des milliards continuent à être dilapidés sous forme de fonds politiques, alors que les populations n'ont pas le minimum vital", le Premier ministre sénégalais invite l'opinion publique "à ne pas rentrer dans le jeu de l'amalgame".
Makcy Sall rappelle alors que "dans tous les Etats du monde il y a ce qu'on appelle des fonds secrets qui obéissent au fonctionnement normal d'un pays. Ces fonds font l'objet d'un vote. Ils sont connus et maîtrisés. Un Etat a parfois besoin d'une intervention rapide et cela n'a rien de scandaleux".
Il ajoute: "je ne pense que les fonds politiques permettent de dilapider des milliarsd. Peut-être qu'il s'agit d'autres choses que de fonds politiques qui sont des instruments mis à la disposition du président de la République, ou dans certains pays du chef du gouvernement, pour certaines missions qui ne peuvent suivre la procédure normale du budget".
Le chef du gouvernement sénégalais fait remarquer également que chaque pays doit "gérer des problèmes comme la sécurité, qui ne peuvent être étalés sur la place publique".
Pour Mr Sall, le principe des fonds spéciaux, ou fonds politiques "n'est pas en soi répréhensible, ce qui l'est, c'est le détournement des deniers publics. C'est scandaleux et inacceptable dans les pays sous-développés".
Dans la même interview, le Premier ministre parle de la classe politique de son pays et "d'une opposition dans un désarroi complet" à quelques mois des élections générales".
L'ancien Premier ministre sénégalais, Idrissa Seck, rappelle-t-on, avait été arrêté en juillet 2005 et placé en détention préventive pour plusieurs chefs d'inculpation parmi lesquels un détournement portant sur plusieurs dizaines de milliards dans le cadre de l'exécution des chantiers de Thiès, une ville dont il est égale ment le maire.
Il a bénéficié d'un non lieu partiel et d'une liberté provisoire il y a quelques mois. |