
Un responsable de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Kevin De Cock, a déclaré jeudi à Paris que 60 à 80% des malades atteints de tuberculose en Afrique australe sont également séropositifs.
S'exprimant lors d'un entretien accordé à la PANA, M. De Cock a estimé que la co-infection tuberculose/VIH/SIDA est un grand défi tant pour les acteurs de la lutte contre le Sida que pour les systèmes de santé des pays d'Afrique australe.
"Il faut associer la lutte contre le VIH/SIDA et la lutte contre la tuberculose en Afrique australe et, de façon générale, sur l'ensemble du continent. En Afrique australe où la séroprévalence est très forte, nous voyons aussi une forte présence de la forme ultra résistance de la tuberculose", a expliqué l'ancien chercheur au Centers for Disease Control (CDC, américain) basé à Nairobi (Kenya).
Il a insisté sur les résultats déterminants de la stratégie qui associe lutte contre le Sida et lutte contre la tuberculose, donnant l'exemple du Kenya où il a servi en tant que chercheur de 2.000 jusqu'en mars 2006.
"Le Kenya met systématiquement l'accès sur le dépistage du VIH/SIDA chez les personnes atteintes de tuberculose. Le pays assure également la prophylaxie contre les maladies opportunistes tout en procurant des anti-rétroviraux aux malades du Sida. Cette stratégie donne d'excellents résultats", a dit le chef du Département VIH/SIDA à l'OMS.
Selon lui, les faiblesses de l'organisation des soins en Afrique constituent un facteur de la transmission de la tuberculose aux malades séropositifs.
"Nous avons constaté que dans le cas de l'Afrique du Sud la forte concentration des malades séropositifs dans un même milieu hospitalier a favorisé la transmission de la forme ultra résistance de la tuberculose. Il nous faut donc renforcer l'association de la lutte contre la tuberculose à la lutte contre le VIH/SIDA tout en améliorant l'organisation des systèmes de santé en Afrique", a poursuivi Kevin De Cock.
La recherche d'une meilleure articulation entre la prise en charge des personnes atteintes de tuberculose et la lutte contre le VIH/SIDA constitue une des questions abordées à la 37ème Conférence mondiale sur la santé respiratoire qui s'est ouverte mercredi à Paris.
Quelque 2.000 participants représentant les Etats, les ONG et les organisations internationales réfléchissent jusqu'à samedi aux meilleures stratégies pour traiter les différentes maladies respiratoires, dont la tuberculose.
Les participants à cette conférence, organisée sous l'égide de l'Union internationale contre la tuberculose et les maladies respiratoires (L'Union), ont lancé dès mercredi un appel aux bailleurs de fonds afin de réunir 95 millions de dollars US pour prendre en charge en 2007 les cas de tuberculose ultra résistance, surtout en Afrique australe. |