
La Mission des Nations unies au Soudan a rendu compte de trois violentes attaques perpétrées ces derniers jours contre des personnes déplacées à proximité du camp de Kalma, dans le Sud Darfour.
C'est le porte-parole des Nations unies, Stephane Dujarric, qui a fait cette révélation lundi, au cours d'une séance de briefing des correspondants de presse aux Nations Unies.
M. Dujarric a indiqué que les Nations unies jugent responsables de ces attaques des nomades arabes, tandis que les personnes déplacées du camp avaient réclamé une intensification des patrouilles des forces de l'Union africaine (UA) déployées dans le Darfour.
Il a expliqué que la situation dans la partie nord du Darfour occidental demeurait tendue, du fait des constants déplacements des milices armées.
Répondant aux journalistes qui souhaitaient savoir si les Nations unies avaient renoncé à déployer des troupes dans le Darfour, le porte-parole a noté que l'objectif à court terme des Nations unies restait le renforcement de la Mission de l'UA au Soudan.
Cependant, il a indiqué que l'organisme universel continuera de travailler pour assurer une présence à long terme des Nations unies dans le Darfour, conformément à la résolution 1.706 du Conseil de sécurité, tout en reconnaissant qu'il fallait, pour ce faire, obtenir l'approbation du gouvernement soudanais.
En conséquence, M. Dujarric a exhorté les Etats susceptibles d'avoir une influence sur le gouvernement soudanais de persuader ce dernier d'accepter le déploiement des forces des Nations unies sur son territoire afin d'y garantir la paix et la sécurité.
En ce qui concerne le soutien à la Mission de l'Union africaine au Soudan (AMIS), approuvée par Khartoum, le porte-parole a annoncé que du personnel civil avait déjà été déployé par les Nations unies et que d'autres forces étaient à Khartoum, prêtes à intervenir.
Il a également noté que les Nations unies avaient lancé un appel aux Etats membres pour que ces derniers mettent à disposition quelque 90 officiers. Seuls 23 ont été jusqu'ici déployés.
Sur la question du non-paiement de certains soldats servant dans les rangs de la Mission de l'UA, il a souligné que le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a plusieurs fois appelé les pays donateurs à fournir les crédits nécessaires afin de permettre le paiement des sommes en suspens.
La mission de l'UA est confrontée à des problèmes logistiques et de déficit en ressources, une réalité qui entrave ses efforts d'instauration de la paix au Soudan.
L'UA dispose de 7.000 éléments dans le Darfour, mais elle n'a pas été en mesure de mettre un terme à la violence.
Plus de 200.000 personnes ont perdu la vie depuis le lancement d'une rébellion par les tribus africaines, en février 2003, après des années de négligence par le gouvernement de Khartoum, dominé par la composante arabe de la population.
De même, plus de 2,5 millions de personnes auraient quitté leurs maisons à la suite des raids des Djandjawids, une milice arabe pro- gouvernementale, qui auraient commis de graves atrocités.
Khartoum nie cependant, tout soutien aux Djandjawids. |