
Le chef de l'Etat centrafricain, François Bozizé, a réitéré mardi ses accusations contre le Soudan et son président, Omar el Béchir, soupçonnés de soutenir les rebelles de l'Union des forces démocratiques républicaines (Ufdr) qui ont occupé le 30 octobre dernier la ville de Birao, près de la frontière avec le Tchad et le Soudan.
S'adressant en Sango (langue nationale) aux chefs de quartier des 8 arrondissements de Bangui, réunis au palais présidentiel à son invitation, François Bozizé a expliqué que l'occupation de Birao est imputable à des pays étrangers et à des étrangers jaloux des richesses de la République Centrafricaine.
"Si nous désignons le Soudan, c'est parce que nous en avons les preuves", a déclaré le général Bozizé, qui a précisé qu'Abdoulaye Miskine, ancien homme de main du président déchu Ange Félix Patassé, et le marabout Hamat Fakine, chassé de Bangui à cause de son implication dans les sanglants évènements provoqués par les ex- libérateurs en avril 2004, se trouvent en ce moment au Soudan.
"Les armes utilisées à Tiringoulou, Gordil et Birao ne proviennent pas du Tchad, du Cameroun, ni des deux Congo, ça vient du Darfour", a encore déclaré le président centrafricain, qui s'est dit étonné que ces incidents soient le fait du président Béchir, avec lequel il n'est pourtant pas en froid, et du Soudan, dont quelque 50.000 ressortissants se sont réfugiés en Centrafrique pendant la rébellion du colonel John Garang.
François Bozizé a appelé ses compatriotes, "hommes, femmes, enfants", à se tenir debout pour défendre leur pays, même s'il souligne, par ailleurs, sa disponibilité à dialoguer, pourvu que ce ne soit pas "un mauvais dialogue".
Les déclarations du chef de l'Etat centrafricain interviennent à quelque 24 heures d'une grande marche prévue pour mercredi afin de protester contre l'occupation de Birao, avec à la clé la remise d'un mémorandum destiné, entre autres, à l'ambassade du Soudan et au président de la République tchadienne. |