
La Ligue des droits de l'homme du Mozambique (LDH) a appelé de ses voeux une "méthodologie intégrée et multisectorielle" d'urgence pour éradiquer ou, au moins, diminuer les problèmes qui affectent les prisons de ce pays.
L'avocat de la LDH, Nadja Gomes, a averti que la façon dont le secteur de la justice fonctionne, et particulièrement les prisons, est à l'origine de la défience de la société à l'égard de l'administration de la justice.
S'exprimant à une table-ronde organisée à Maputo sur le système carcéral, Mme. Gomes a dit que la LDH a noté, durant ses visites systématiques des prisons, que les droits de l'homme sont régulièrement bafoués.
Parmi les abus constatés, figurent : la torture des prisonniers, des conditions d'hygiène répugnantes, un régime alimentaire insuffisant (et parfois l'absence totale de nourriture), le non respect du délai légal pour la détention préventive, et la lenteur générale avec laquelle les dossiers sont traités.
Ces problèmes, qui, a-t-elle averti, sont pires de jour en jour, sont liés à la surpopulation des pénitentiers du pays.
Elle a noté que les prisons généralement contiennent trois fois plus que le nombre de détenus pour lequel elles ont été construites.
Elle a cité l'exemple de la prison d'Inhambane, une province du sud du Mozambique, qui était prévue pour 75 détenus, mais en accueillait 290, au début de cette année.
La prison centrale de Maputo, la plus grande du pays, ne doit pas dépasser 800 prisonniers. Toutefois, la LDH a découvert durant sa visite que l'infrastructure hébergeait 2.861 personnes.
"Le surpeuplement est si extraordinaire que parfois les prisonniers dorment dans les toilettes, ou debout, ou établissent un système de roulement pour dormir", a dénoncé Mme. Gomes. |