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Pouvez-vous vous présenter à nos internautes?
Né au Bénin, je suis arrivé en France (Haute-Savoie) en 1986 pour poursuivre mes études secondaires. Après avoir passé au soleil une première partie de ma jeunesse bien remplie et faite d'études, de vie associative, et de musique, le climat alpin et la culture très conviviale des hauts savoyards m’ont permis de découvrir d’autres types de loisirs (le ski de fond, la randonnée en montagne et de nombreuses activités autour du Lac Léman).
J’ai à première vue, paraît-il, l’air sérieux mais ceux qui me connaissent vous diront que c’est de la timidité.
J’avoue que j’aime prendre du recul pour mieux analyser le quotidien, c’est pour moi, une excellente façon de me construire et de progresser.
Quelle est votre formation, et qu'est-ce qui vous a poussé à la choisir?
Après un BAC D, des études supérieures à la Facultés des Sciences de Dijon, m’ont conduit jusqu’à la maîtrise.
En fait, ce qui était à l’époque une orientation par défaut m’est apparu plus tard comme un choix judicieux pour une bonne préparation
à la vie active « multi compétence ».
Ce constat n’efface pas les « fameuses » lacunes de notre système d’orientation trop généraliste, cloisonné et par conséquent en inadéquation avec les besoins du marché de l’emploi.
Après la maîtrise, mon penchant naturel pour l’entreprenariat, m’a conduit vers la création d’une petite entreprise qui a vu le jour en 1994 avant de changer de « main » en 2000.
Tous ces acquis ont été ensuite validés par un troisième cycle en marketing stratégique à l’Institut Français de Gestion (IFG)
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Brice Crinot en formation
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Vous commencez votre carrière comme "chargé de missions". Au sein de quelle entreprise, et pouvez-vous nous décrire vos fonctions de l'époque?
Ma carrière comme chargé de mission saisonnier a démarré, au sein d’un établissement hospitalier (normal, vu ma formation universitaire).
J’ai donc eu la chance de travailler sur des projets très intéressants alliant recherche clinique, informatique et management de projet.
Expérience recommandée pour aiguiser la curiosité active et développer la remise en question permanente.
Vous quittez le monde des salariés pour devenir gérant de société. Comment s'appelait la société, quel était son domaine d'activité et quel fut votre rôle au sein de la société
C’était la Sarl GIVAIS POURVOUS, qui avait comme activité l’achat et la livraison de courses alimentaires à domicile. Elle a compté jusqu’à 5 employés. Je l’ai gérée de 1994 à 2000. Nous avions dû nous en séparer quand les grandes enseignes de la grande distribution ont commencé à lancer leur propre service sur le Net.
J’assurais tous les rôles d’un gérant de petite société :
 Les entretiens embauches,
Le marketing et la promotion de l’offre auprès de la clientèle,
Les négociations avec les directeurs de grandes surfaces, les collectivités locales,
Le développement avec les différents partenaires associatifs et syndicaux (CGPME, MEDEF, ...)
La formation des salariés et des managers des grandes surfaces avec lesquelles nous travaillions.
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Brice Crinot en formation
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Vous entrez ensuite chez Transiciel Ingénierie. Quel rôle y avez-vous occupé?
En arrivant chez Transiciel, j’ai d’abord occupé un poste d’ingénieur développement grands systèmes, cela représente plusieurs mois de programmation.
Mais très rapidement ma passion pour la relation client et le diplôme obtenu à l’IFG, ont poussé la direction commerciale à me proposer
un poste d’ingénieur d’affaires grands comptes. Mes supérieurs m’ont ensuite confié la mise en place et la commercialisation d’un pôle de consultants en marketing produits technologiques, pouvant intégrer des projets informatiques chez nos clients.
Pouvez-vous nous parler en particulier d’un ou de deux projets (ou clients) pour lesquels vous avez eu une influence significative?
Dire que j’ai eu une influence significative serait prétentieux de ma part. Mais c’est vrai que j’ai directement assuré l’évolution et la maintenance de l’application qui permettait à un grand voyagiste français, d’assurer au sein de son réseau d’agences, un service optimal à tous ses clients. C’est vrai que toute l’équipe ressentait une grande satisfaction lorsque le client nous confirmait que l’application livrée répondait bien à ses attentes.
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Ambiance décontract' en fin de formation
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Qu'est-ce qui vous pousse ensuite à retrouver le monde du conseil et de la formation notamment en rejoignant le cabinet Mane Gere Associés où vous travaillez actuellement?
Avant toute chose, l’envie d’analyser, d’aider, d’accompagner et de conseiller. En répondant à cette annonce d’emploi sur Internet, je ressentais déjà une grande sérénité à l’idée d’occuper le poste proposé. Il est vrai que j’avais déjà goûté au consulting après mon diplôme à l’I.F.G., en participant à une mission d’audit général et de repositionnement d’une PME dijonnaise, sur un domaine d’activité plus stratégique et plus porteur.
Quelles différences percevez-vous à travailler dans un cabinet de
taille réduite par rapport à vos anciens postes?
Travailler dans une entreprise à taille humaine, demande beaucoup plus de souplesse. Il faut mettre plus souvent « la main à la pâte ». L’ambiance est plus conviviale, même si parfois la traversée de périodes stressantes, compte tenu de la promiscuité, s’avère nécessaire.
Les relations entre collègues sont beaucoup plus propices au partage de valeurs communes. Ce qui est souvent plus délicat dans une grande entreprise.
Naviguer sur un petit bateau demande en général, d’être plus polyvalent, plus résistant au stress, plus performant et plus solidaire.
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Pouvez-vous décrire les missions qui sont les vôtres au sein de ce
cabinet?
J’occupe au sein de Mane Gere Associés, un poste de consultant senior. Je commercialise notre offre, je participe aux projets clients depuis la conception jusqu’au déploiement de la formation (qui ne s’arrête pas aux séances théoriques). Nous recommandons vivement à tous nos clients de rentabiliser leur investissement financier par un accompagnement opérationnel (interne ou externe) des participants.
Une acquisition de compétences durable, se fait sur le terrain et en appliquant les principes théoriques abordés en plénière.
J’ai également en charge, le développement réseaux et marketing du cabinet sur le marché africain.
Vous intervenez beaucoup en Afrique, pour former ou conseiller des managers africains. Percevez-vous des différences d'approche ou de
professionnalisme entre ce public et vos clients européens?
En effet, de la Tunisie au Togo, en passant par le Sénégal, le Gabon, le Burkina Faso et le Bénin pour ne citer que ceux là, mes collègues et moi, conseillons, formons et accompagnons plusieurs centaines de managers (et de non-managers) par an, sur le continent africain.
En ce qui concerne les différences approches, un manager reste un manager, qu’il officie en Afrique, en Europe ou ailleurs.
Les spécificités résident d’une part dans les moyens mis à disposition du manager et d’autre part dans le chemin à parcourir pour atteindre les objectifs fixés.
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Brice Crinot en formation
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Vous ne pouvez pas motiver de la même façon, des collaborateurs qui ont des cadres de références différents. Pensez-vous qu’un individu dont la finalité à court terme est la recherche de sécurité (conditions de vie décentes, budget stable,…) puisse être managé de la même façon que celui qui se prépare à réaliser des projets personnels (acquisition de biens immobiliers, produits de défiscalisation,…) ?
Et pourtant le bon manager doit pouvoir les mettre tous en mouvement au sein de l’équipe. C’est une tâche complexe mais néanmoins facilitée par l’utilisation de certains ingrédients (dans des proportions diverses et en fonction de chaque situation) : un bon diagnostic, des outils de pilotage adéquats, de l’exemplarité, une abnégation et une connaissance de soi. Nous pensons que les Hommes demeurent plus que jamais, le socle de la pérennisation de toute entreprise.
C’est le message que nous mettons, quotidiennement en pratique à travers nos interventions auprès de nos clients africains et européens.
En particulier, considérez-vous que les pays africains offrent des
opportunités séduisantes pour les afro-antillais formés en Europe et y travaillant encore?
Je ne dirai pas que les pays africains, offrent des opportunités séduisantes, mais de plus en plus d’entreprises africaines offrent déjà (et ce n’est que le début) des packages séduisants aux afro-antillais compétents formés en Europe ou ailleurs. C’est pour cette raison que je définirai actuellement l’Afrique comme un « continent à développer !» et non pas un « continent sous-développé ».
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Plusieurs paramètres positifs et concordants, augurent de profonds changements politiques et une prospérité socio-économique en Afrique. La mondialisation et les nouvelles technologies vont obliger certains pays africains à accélérer leur développement et créer de la richesse nationale. Je reste persuadé, pour avoir déjà bâti des plans d’action, que le développement massif du tissu économique formel africain, en très petites et moyennes entreprises, est un moyen simple et rapide pour créer des emplois et améliorer les conditions de vie individuelles.
Considérez-vous que votre origine raciale a eu un impact sur votre
évolution professionnelle ou sur votre rémunération?
Non, parce que je milite pour l’égalité des chances et la « déracialisation » de l’être humain. Si vous me demandez pourquoi je ne suis pas un grand industriel, un grand écrivain ou un ardent défenseur d’une cause mondiale, je vous répondrai que cela s’explique plus au fait que je n’ai pas encore croisé les « bonnes personnes », qu’à mes origines africaines.
Que vous voyez-vous faire dans 5 ans?
Je ne me vois pas faire ce que j’aime faire ou ce je sais faire, mais plutôt ce qu’il faudra faire…
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Pour finir, si un ou une jeune afro-antillais souhaitant vous imiter vous demandait un conseil, quel serait-il?
C’est très difficile de donner un conseil sans tenir compte du contexte. Mais je dirai à tous ceux qui veulent réaliser leur rêve même les plus fous, d’y croire, de travailler et d’être rigoureux dans tous ce qu’ils entreprennent.
Comment vous contacter?
Par mail Brice.Crinot@manegere.fr
Les bons plans de Brice Crinot:
Un bon plan anti-stress : de temps en temps, je fais le vide dans ma tête, je me concentre pendant quelques minutes en essayant de revivre par la pensée, des moments de bonheur déjà vécus. Cela permet de recharger les « batteries ».
Restaurant préféré
Ayant des goûts culinaires éclectiques, je ne vais pas citer un restaurant en particulier mais je préfère parler de mes préférences pour chaque style de cuisine : Les fruits de mer pour la cuisine française – Le poisson et la viande braisés pour la cuisine africaine – Le couscous et la paella pour la cuisine méditerranéenne, les pâtes pour la cuisine italienne.
Livre préféré
Actuellement je lis une biographie de Nelson Mandela.
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