
Après la décision du gouvernement rwandais de rompre ses relations diplomatiques avec Paris suite au mandat d'arrêts internationaux émis par le juge Bruiguière, la presse rwandaise pro-gouvernementale a fortement critiqué la France.
Ainsi l'édition du week-end du quotidien "Newtimes", dénonce le "manque de remords de la France" : Au lieu de reconnaître le rôle que tout un chacun sait qu'elle a eu dans le génocide rwandais de 1994, elle tente de faire croire au monde que le génocide a eu lieu parce que le président Kagame et compagnie ont causé la mort de Juvénal Habyarimana", (...) "Peut-être est-ce mieux que le monde entier sache qu'il y a depuis 1994 un problème entre le Rwanda et la France".
Qualifiant la décision de Jean-Louis Bruiguière de "Dernière initiative de la France", qui montre ses "intentions diaboliques" envers le Rwanda, le quotidien affirme que c'est l'émission des mandats d'arrêts internationaux qui a provoqué la rupture des relations diplomatiques entre Paris et Kigali.
Vendredi en effet, le Rwanda décidait de rappeler son ambassadeur en poste à Paris avant d'annoncer quelques heures plus tard la rupture des relations diplomatiques avec la France. Il voyait derrière la décision du juge Bruguière une décision politique orchestrée par la France qui n'a jamais eu de bonnes relations avec Paul Kagame, anglophone et plus proche de Washington que de Paris.
Le ministre français des affaires étrangères Philippe Douste Blazy a affirmé "regretter" la décision du Rwanda à un moment où le climat entre les deux pays semblait s'améliorer. Les diplomates français en poste à Kigali devraient quitter le pays au plus tard ce lundi.
Par ailleurs, Une commission d'enquête rwandaise mène des recherches sur le rôle de la France avant, pendant et après le génocide.
Cette commission doit reprendre ses audiences publiques le 11 décembre et, à terme, se prononcer sur une éventuelle procédure contre Paris devant la Cour internationale de justice (CIJ), qui juge les différends entre Etats. |