
Le crash survenu le 16 août 2005 est un des plus meurtriers de l’Histoire : 152 touristes martiniquais et 8 membres d’équipage colombiens avaient trouvé la mort dans la Sierra de Perija, une région à l’ouest de Caracas. Partis du Panama, ils devaient rallier Fort de France.
L’AVCA, Association des Victimes de la Catastrophe Aérienne, avait été créée juste après le drame. Elle répond au besoin des familles de défendre leurs intérêts. Elle a permis notamment d’accélérer l’identification et le rapatriement des corps, étape primordiale pour pouvoir commencer le travail de deuil.
Ce week-end, pour la première fois, les familles ont pu se recueillir sur les lieux de l’accident. A leur arrivée sur le sol vénézuélien, les 98 martiniquais se sont rendus au cimetière de la Cinita qui abrite la première stèle érigée après la catastrophe, là où ont été incinérées les restes des victimes qui n’ont pu être identifiées.
Le pèlerinage s’est poursuivi à Machiquès où l’ambassadeur de France et le maire ont inauguré une stèle en mémoire des 160 disparus, avant d’assister à une messe commémorative, célébrée par l’évêque Ramijo Diaz.
Le point culminant du voyage a été la visite sur le site même du crash, portant encore les stigmates de l’accident. Sur place les pompiers et les secouristes qui étaient arrivés sur les lieux quelques minutes après la catastrophe racontent aux familles ce qu’ils ont vu. Certains ramèneront un petit morceau de l’épave. Tous repartent soulagés d’avoir pu voir et commencer à comprendre les circonstances de la mort de leurs proches.
Subsiste plusieurs points noirs, sur lequel l’AVCA concentre désormais tous ses efforts : la poursuite de l’enquête qui devra leur apprendre quelles sont les causes de la défaillance de l’avion et qui sont les responsables.
La dernière question est celle de l’indemnisation des familles. En effet chaque pays et chaque compagnie rejettent la responsabilité et pour l’instant aucune demande n’a aboutie. Dans cette partie du globe, les grandes multinationales de l’assurance oeuvrent sans conscience aucune, persuadées de n’avoir jamais à subir de poursuites dans des pays aussi pauvres où les populations sont mal organisées pour se défendre.
La situation insulaire de la Martinique rend ses habitants tributaires du trafic aérien, et dans ce domaine l’AVCA travaille main dans la main avec les ministères de l’Outre Mer et des Transports, afin que jamais drame pareil ne se reproduise.
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