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Imane Ayissi présente "Millang Mi Ngorè"
29/11/2006
 

Découvrez "Millang Mi Ngorè", un recueil de contes africains dans lequel imane Ayissi fait revivre une Afrique à la fois cruelle, mystique , traditionnelle et attachante
 
Par Paul Yange
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Imane Ayissi, vous êtes connu comme danseur, mannequin, couturier...Pourquoi avoir décidé d'écrire « Millang Mi Ngorè » (histoires du soir), un recueil de contes africains ?

Ecrire est une envie que j'avais depuis très longtemps, et si j'ai commencé par des contes c'est parce que c'était une manière d'évoquer l'Afrique réelle mais aussi une Afrique imaginaire, ou ancienne que je n'ai pas forcément connue.

Mais écrire est une activité supplémentaire tout à fait compatible avec mon métier de couturier ou de mannequin par exemple, même si j'ai passé beaucoup de temps sur ce livre : j'ai commencé à l'écrire en 1999. D'ailleurs toutes mes collections coutures sont inspirées par une histoire le plus souvent féérique écrite par moi-même, pour donner vie aux vêtements.

Jusqu'à présent, seuls les invités de mes défilés ou les journalistes de mode pouvaient lire ces histoires.

On sent dans ces contes une forte imprégnation de la tradition ewondo du sud-cameroun d'où vous êtes originaire (les textes sont émaillés par exemple d'expressions ewondo). Les contes proviennent-ils de la tradition éwondo, de votre imagination, ou d'un mélange des deux ?

La plupart de ces contes sortent de mon imagination, même "Arrokaï, la petite fille et l'oiseau", qui peut ressembler à un conte traditionnel, ou encore "Mbamma, la femme aux milles maris", je les ai entièrement créés. J'ai d'ailleurs inventé les situations, les personnages mais aussi tous les noms propres qui sont parfois forgés à partir du vocabulaire ewondo.

J'ai voulu glisser dans chaque conte des expressions ewondo pour faire découvrir un peu cette langue et aussi parce que ces expressions de la vie quotidienne sont souvent pleine d'humour. C'est une manière de rappeler aux lecteurs que dans chaque pays d'Afrique il y a différentes langues, ce qu'on oublie souvent, et que ces langues ont beaucoup de caractère, véhiculent de l'émotion et sont souvent très créatives et humoristiques. D'ailleurs en Europe on parle généralement de l'Afrique comme si c'était un seul pays alors que c'est un continent, constitué d'une multitude de pays, de peuples, de cultures, de langues différentes.

Le besoin de trouver une réponse irrationnelle à ses problèmes est largement répandu, même en Occident
Imane Ayissi







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Les personnages, hommes ou animaux, évoluent dans un univers et dans des lieux qui renvoient à l'Afrique, mais une Afrique des origines, de la forêt, de la vie villageoise, un peu mystérieuse, mystique et surnaturelle. Pourquoi ce choix ?

Evoquer une Afrique imaginaire plutôt que l'Afrique réelle ou l'Afrique d'aujourd'hui permet plus de fantaisie et de créer des personnages fantastiques, magiques ou effrayants. D'ailleurs peut-être que les sorcières sur leur balai ont réellement existé, comme aujourd'hui les gens dans leur voiture !!! D'autre part les traditions de l'Afrique sont en train de disparaitre en face de la modernisation petit à petit plus personne n'en garde même la mémoire, et donc quand on veut parler de l'Afrique ancienne on est obligé d'imaginer ce que ça pouvait être. Les gens qui vivent de manière traditionnelle sont souvent considérés comme des pauvres.

Quand j'étais petit on suivait à pieds les cortèges de mariage qui dansaient au son des balafons, ce qui était une grande tradition chez les ewondo, aujourd'hui ça a pratiquement disparu, ceux qui le font sont vu comme des pauvres, les autres préfèrent le faire dans leurs voitures de marque. Et a Yaoundé pour faire ce genre de carnaval traditionel, que pratiquaient encore nos grands parents, il faut demander une autorisation parce que c'est considéré comme trop bruyant. Et même les rituels qui étaient pratiqués lors des décès ne sont plus vraiment respectés.

Imane Ayissi  
Imane Ayissi
 

On constate également que les personnages éprouvent toute sorte de sentiments. Comme la gentillesse, l'amour, mais aussi la méchanceté, la jalousie, la paresse...On est loin du village africain souvent idéalisé et perçu notamment en occident comme un endroit où tout le monde est beau et gentil...

Pour moi ces contes reflètent aussi le quotidien d'aujourd'hui, et je pense que les hommes étaient les mêmes autrefois. Comme de nos jours il y avait les gentils, les pervers, les bizarres, les méchants, les curieux, les beaux, les moins beaux, les laids et les très laids.

L'ambiance est très panachées dans ces histoires, parce qu'il faut de
tout pour faire un monde, chacun sont caractère. Beaucoup de préjugés ont toujours circulé sur l'Afrique, cette image du "tout le monde est gentil" dans les villages, ou "on vit sous les cocotiers" etc, sont des images exotiques qui viennent de la méconnaissance et de l'ignorance des autres peuples. Les Africains ne sont pas différents du reste de l'humanité et l'organisation des sociétés africaines ressemble à celle d'autres continents et elles peuvent évoluer, ce que j'ai essayé de montrer dans "Mbamma, la femme aux mille maris" : on y voit une femme qui grâce à son charme et son caractère, réussi à créer une nouvelle forme d'organisation sociale.



Dans Akoumma » ou « Issam Me Kouma » les gens consultent des marabouts ou des guérisseurs pour résoudre des problèmes dépassant le commun des mortels. Une pratique qui est encore très largement répandue en Afrique aujourd'hui, même chez les africains ayant vécu ou étudié en Occident...

Le besoin de trouver une réponse même irrationnelle à ses problèmes, d'avoir des croyances pour s'accrocher à la vie, de croire en une religion ou même aux gris-gris, est très largement répandu dans l'humanité. Même en occident on va consulter des tireuses de cartes ou on fait confiance à l'astrologie. Mais quand des personnes se retrouvent en situation de faiblesse, certains charlatans ou sorciers improvisés peuvent le lire dans leurs yeux ou dans leurs attitudes et pensées et tirer avantage de la situation. Ca peut être un peu dangereux, comme dans plusieurs pays d'Afrique et même dans d'autres parties du monde, où les sectes et croyances poussent et se développent sur la misère des gens, sur leur déceptions de la vie.

Dans ces contes, il n'y a pas beaucoup de fins à l'eau de rose du genre « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants ». Pourquoi ? Est-ce par soucis de montrer quelque part que la vie n'est pas forcement rose, mais qu'elle peut être injuste, voire même cruelle ?

Oui bien sur, c'est plutôt la réalité, en général la vie n'est pas rose du tout. Ce ne sont pas forcément les gens honnêtes ou généreux qui réussissent le mieux dans la société. La vie pourrait être sans doute toute rose si les hommes étaient moins égoïstes moins compliqués et méchants. La vie pourrait alors être un paradis sur terre. Mais je ne suis pas complètement pessimiste non plus, et certains de mes contes finissent bien même quand ils ont mal commencé, comme par exemple, "Adongmmana, la peau sous la pluie" ou encore "Zoa Nang,l'éléphant albinos".

 
 

Dans presque tous les contes, la place faite aux femmes est importante. Est ce une façon de souligner leur rôle vital, mais souvent sous-estimé dans les sociétés africaines ?

Oui les femmes ont longtemps été soumises aux hommes, que ce soit en Afrique ou ailleurs, alors qu'elles ont un rôle prépondérant dans nos sociétés, et ce sont peut-être elles qui peuvent changer le plus de choses. Elles s'organisent différemment, et en Afrique on a les Mama Benz qui ont développé le sens du commerce ou d'autres femmes qui ont développé une forme de d'entraide avec les tontines pour trouver des solutions aux problèmes qu'elles connaissent.

D'ailleurs, on sait que des grands empires africains ont été dirigés par des femmes et de nos jours les femmes accèdent peu à peu au pouvoir dans le monde comme la première présidente du Libéria. Pour moi ce sont peut-être les femmes qui sortiront l'Afrique de cette impasse sombre et on devrait leur faire plus confiance.


A qui s'adresse ces contes ? on peut imaginer qu'un enfant n'aura pas la même interprétation ou le même niveau de lecture de ces contes qu'un adulte par exemple...

Ils s'adressent à un public très large, des adolescents et des adultes, mais les jeunes lecteurs seront peut-être plus touchés par l'aspect fantastique des contes et par l'évocation de l'Afrique magique ou par le coté humoristique , alors que les adultes pourront voir dans de nombreux contes des significations morales ou sociales.

Avez-vous un mot à adresser aux grioonautes et à vos futurs lecteurs ?

Bienvenue dans mon monde imaginaire.




Contacts

Pour plus de renseignements (commandes, presse) :

Klanba éditions : + 33 (0)1 40 33 09 11
www.klanba.com
klanba.editions@laposte.com
www.imaneayissi.com

       
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afrique   cameroun   football   
 
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