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Les Psy 4 de la rime, nouveaux poids lourds du Rap français, déchainent les foules sur les routes de France et d’ailleurs. Leur DVD musical, réalisé lors d’un concert inoubliable à Marseille, est actuellement dans les bacs et se vend comme des petits pains.
Finie l’époque où les Psy 4 de la rime étaient présentés comme les espoirs du Rap phocéen. Leur premier album « Block Party », énorme surprise de l’année 2002, s’est vendu à plus de 100 000 exemplaires. Originaires des Comores, les trois cousins Soprano, Segnor Alonzo et Don Vincenzo grandissent au Plan d’Aou, quartier nord de Marseille. Comme beaucoup de jeunes marseillais, la passion du Rap (et du foot) marque leur adolescence. Ils rencontrent DJ Sya Styles au lycée et l’aventure commence. Le groupe, d’abord connu sous le nom de KDB, nait en 1995. Mais très vite, le quatuor préfère le nom de « Psy 4 de la Rime » car les nouveaux « psychiatres » considèrent que la musique est une véritable thérapie.
Dès 1997, ils commencent à faire les premières parties d’artistes reconnus dans le milieu du Rap tels que la Fonky Family et le célèbre DJ Cut Killer. En 1998, ils participent à la BO du film « Zonzon » qui leur permet de se faire connaître. Les jeunes rappeurs sont notamment remarqués par la Brigade, un des groupes phare du moment. Depuis, les projets s’enchainent. En 1999, ils alignent leurs textes sur la compilation « Time Bomb ».
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Il leur manquait alors le coup de pouce qui devait bouleverser leur carrière. Marseille est connue pour être la cité du groupe I AM. Qui mieux qu’Akhenaton, le leader du groupe de Rap mythique, pouvait propulser sur le devant de la scène d’autres enfants du pays ? Ils signent alors sur 361° Records, le label d’Akhenaton. La collaboration s’avère fructueuse. Après une nouvelle bande originale, celle du film « Comme un aimant » en 2000, les Psy 4 sortent « Block Party ». Le succès est immédiat notamment grâce au tube « le son des bandits ».
Après un disque d’or et une tournée affichant complet, Soprano, Segnor Alonzo, Don Vincenzo et DJ Sya Styles sont désormais des artistes confirmés. Quatre ans après la sortie de leur premier album, « Enfants de la lune », leur deuxième opus, prend le même chemin que « Block party » et devient certifié disque d’or en deux mois. Le succès continue et les fans sont toujours présents.
Pourtant, l’atmosphère a bien changé depuis 2002. L’esprit spontané de l’album de la révélation a cédé sa place à une ambiance plus sombre dans « Enfants de la lune », l’album de la consécration. L’énergie est toujours présente mais le son est plus mélodique, les textes plus précis et plus réalistes. Les jeunes marseillais ont grandi et leur musique a mûri. Face aux difficultés d’un quotidien pesant, confrontés à de nouvelles responsabilités et à la vie d’adulte tout simplement, les Psy 4 de la Rime se révèlent plus matures. Le caractère brut et entrainant de leurs morceaux, remarqué dans « Block party », évolue vers une approche plus poétique des titres.
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Première surprise, un duo emblématique avec Ana Torroja, la chanteuse espagnole de Mecano, groupe phare des années 90 et connu pour son tube « Hijo de la luna ». « Enfants de la lune », tiré de l’album éponyme, dévoile cette volonté d’enrichir le Rap par d’autres influences musicales, même issues de la variété, dénigrée par beaucoup d’initiés à la culture urbaine. Le premier single « le monde est… » reprend d’ailleurs le refrain « le monde est stone » de Starmania, créé par Michel Berger et Luc Plamondon.
Cette maturité personnelle et artistique permet aux Psy 4 de toucher davantage. « Enfants de la lune » s’inscrit parfaitement dans l’air du temps, à la fois grave et mélancolique. Face à un public qui perd ses illusions et ses repères, les Psy 4 racontent leurs propres expériences et espèrent offrir, une fois encore, une thérapie musicale à travers un album sans concessions.
Les enfants de la lune sont devenus des hommes de « Mars ». Toujours fidèle à leur ville natale, les Psy 4 rendent hommage à la cité phocéenne dans leur DVD. A Marseille, ils jouent « à la maison ». Les fans découvrent alors l’accueil exceptionnel du dôme de Marseille aux enfants prodiges du pays.
Les Psy 4 de la Rime savent utiliser la force de leur groupe. Leurs morceaux ne s’adressent pas seulement aux initiés mais à une véritable masse de spectateurs de plus en plus élargie.
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Cependant, les jeunes rappeurs ne bénéficient pas d’une réelle vitrine médiatique. Du fait de certains textes jugés trop forts et trop « crus », les radios (hormis les radios spécialisées) et les télévisions boudent leurs prestations et leur promotion. Une situation incompréhensible car leurs albums dépassent les 100 000 exemplaires vendus et ils jouent leurs concerts à guichets fermés. Le Rap n’a pas encore trouvé sa place dans le paysage médiatique français.
Heureusement, les Psy 4 privilégient la scène et leurs rencontres enflammées avec le public. De plus, ils participent à des « street albums » (albums moins chers, enregistrés en home studio) et produisent, sur leurs propres labels, d’autres artistes. Soprano, le leader du groupe, entame d’ailleurs une carrière en solo. Son premier album est prévu pour le début de l’année prochaine. Mais le son Psy 4, tout comme le groupe, demeure intact et authentique.
Au lendemain d’un concert parisien joué à guichets fermés, le quatuor marseillais, tout en présentant son deuxième album « Enfants de la lune », révèle les dessous de la rançon de la gloire et sa vision plus mature de la situation actuelle en France.
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