
L’Union européenne assurera à partir du 1er janvier 2007 la présidence en exercice du Processus dit de Kimberley dans lequel sont engagés 79 pays, organisations et manufactures pour lutter contre le trafic illégal des diamants qui permet de financer les conflits en Afrique.
Selon un porte-parole européen, l’Union européenne a pour ambition, durant son mandat, de consolider ce mécanisme crée en 2002, et qui a permis de faire baisser le trafic illégal des diamants dans le monde de 20% à 2%.
L’objectif est de parvenir à 0% de trafic illégal des diamants en augmentant la transparence du marché de ce produit réputé pour son opacité, a affirmé le porte-parole, au cours d’un point de presse mardi à Bruxelles.
La première mission que mènera l’UE sera auprès des autorités ghanéennes pour leur demander de mettre fin à la délivrance de certificat de Kimberley, pour les diamants sortis illégalement de Côte d’Ivoire, en provenance de la région occupée par la rébellion, a-t-il fait savoir.
Ce constat a été fait lors de l’Assemblée générale du Processus de Kimberley qui s’est tenue en novembre dernier à Gaberone, au Botwana, a expliqué le fonctionnaire européen, pour qui le trafic des diamants permet à la rébellion ivoirienne de se pourvoir en armements, ce qui fait perdurer le conflit en Côte d’Ivoire.
Il a affirmé qu’une délégation du Processus de Kimberley s’est rendue en République centrafricaine et a constaté que la zone diamantifère de ce pays n’est pas le théâtre des combats entre les troupes gouvernementales et les rebelles.
La délégation du Processus de Kimberley n’a pas constaté un trafic illégal de diamants en provenance de la République centrafricaine et ce pays garde sa place dans cette organisation, a dit le porte-parole européen qui a, en revanche, indiqué que le Congo-Brazzaville reste exclu du processus parce qu’il exporte plus de diamants qu’il n'en produit.
Il a félicité la Sierra Leone, un pays qui, grâce au Processus de Kimberley, exporte désormais officiellement pour 140 millions de dollars de diamants par an. Il a aussi cité le cas du Botswana dont les 80% du Produit national brut (PNB) dépendent des exportations de diamants.
Il a refusé de confirmer les informations selon lesquelles des marchands de pierres précieuses d'Anvers achètent des diamants sans certificat de Kimberley, déclarant que cette affaire relève de la justice belge et non des autorités du Processus de Kimberley.
On rappelle que la ville belge d’Anvers est le plus grand marché mondial de vente et d’achat de diamant brut avec un chiffre d’affaires annuel de 34 milliards de dollars. Compte tenu de l’opacité qui entoure le marché du diamant, les experts évaluent ce chiffre à 50 milliards de dollars par an. |