
Des centaines de personnes ont péri mardi, alors qu'elles siphonnaient du carburant à partir d'un oléoduc qui a explosé à Abule Egba, dans les environs de Lagos, la capitale commerciale du Nigeria, ont déclaré des responsables de la Croix-Rouge et des témoins oculaires de l'accident.
La police n'a pas encore annoncé un chiffre officiel, mais les responsables de la Croix-Rouge ont déclaré que le nombre de victimes pourrait atteindre 500, alors que des témoins oculaires parlent d'un chiffre beaucoup plus élevé.
Environ 400 personnes souffrant de brûlures de plusieurs degrés ont été évacuées vers les hôpitaux de l'Etat, ont annoncé les secouristes.
Plusieurs dizaines de corps ont déjà été enlevés de la zone, mais tard dans la matinée encore, environ 200 corps, pour la plupart méconnaissables, gisaient à même le sol sur les lieux de l'accident, selon une estimation sommaire d'un correspondent de la PANA.
Peu après la tragédie, des véhicules de ramassage d'ordures sont venus pour convoyer les corps vers un site aménagé pour l'inhumation collective.
La zone touchée par l'incendie était un lieu de destruction massive, jonchée par une cinquantaine de voitures brûlées et des jerrycans utilisés pour siphonner le carburant.
Quelques maisons, y compris une église et une mosquée, ainsi que des magasins ont été ravagés par l'incendie qui s'est déclaré tôt dans la matinée. Selon les témoins oculaires, des voleurs de pétrole sont venus sur les lieux quelques heures auparavant avec deux camions- citernes qu'il ont chargés de carburant.
"Après leur départ, beaucoup de personnes sont venues avec toutes sortes de réservoirs pour recueillir le carburant," a déclaré J. Mustapha. Les sapeurs pompiers ont réussi à étouffer l'incendie, bien qu'une fumée noire et épaisse continue à s'élever en tourbillons sur le lieu de la tragédie qui est proche d'une scierie qui a aussi été entièrement détruite.
Le gouverneur de Lagos, Bola Tinubu, et le commissaire de la police de Lagos, Emmanuel Adebayo, ont visité le lieu de l'incendie.
M. Tinubu a attribué la responsabilité de cette "grande perte" au gouvernement fédéral qui, selon lui, n'avait pas réussi à donner des emplois à ses citoyens et à assurer la sécurité des oléoducs qui s'étendent sur des milliers de kilomètres à travers le Nigeria. |