
L'exécution de l'ancien chef de l'Etat irakien, Saddam Hussein, a été perpétrée avec l'intention d'inciter les musulmans à la colère avec des objectifs bien précis, a estimé, mardi le mufti du Rwanda, Cheick Saleh Habimana.
Tout en reconnaissant que les gens doivent être punis s'ils sont jugés coupables, Cheick Habimana a estimé que la mise en exécution de la condamnation ne doit pas être "chronométrée" pour provoquer la colère musulmane.
Le chef religieux rwandais a rappelé que l'ancien chef d'Etat irakien, qui avait été condamné à mort par la justice de son pays pour des actes de génocide et d'autres crimes contre l'humanité, avait été exécuté peu avant la fête de l'Aïd El-Kébir, ou fête du mouton, si cher aux musulmans.
"L'objectif était d'inciter les musulmans à la haine. C'est tellement déplorable", a martelé Cheick Habimana, ajoutant que cette exécution n'aurait jamais dû coincider avec des vacances saintes musulmanes et qu'un tel choix était politiquement motivé.
Il a cité en exemple d'autres anciens dictateurs, dont Augusto Pinochet du Chili et Slobodan Milosevic de la Yougoslavie, qui ont été reconnus coupables de crimes contre l'humanité mais n'ont jamais été exécutés.
On rappelle que l'ancien dictateur irakien avait été condamné à mort le 5 novembre dernier et exécuté le 30 décembre par pendaison.
De son côté, l'archevêque de l'église Anglicane au Rwanda, Emmanuel Kolini s'est refusé d'exprimer sa position sur cette affaire.
"Je ne connais pas exactement ce que prévoit la constitution irakienne parce que chaque pays dispose de son propre arsenal législatif", s'est-il contenté d'indiquer. |