
Une loi commune à tous les Etats de l’Union Européenne pour lutter contre le racisme, la xénophobie et le révisionnisme, voici le vœu de l’Allemagne.
Discuté depuis plusieurs années par les instances européennes, le projet de doter la communauté d’une législation commune en matière de révisionnisme et de racisme dans le sens le plus global du terme avait toujours été repoussé, notamment par l’Italie de Silvio Berlusconi. Désormais dirigé par Prodi, le pays accepte volontiers de s’associer aux autres puissances.
L’Allemagne qui est à la tête de l’UE pour toute l’année 2007 entend donc mettre à profit sa présidence pour concrétiser cette ambition qui lui tient tout particulièrement à cœur, comme symbole de l’évolution connue par le pays qui avait accouché du nazisme. Une des mesures clés du projet : l’instauration d’une peine minimale pour tout auteur d’acte de violence raciste ou xénophobe.
Le débat sera donc ouvert très prochainement, avec quelques heurts… Certains pays veulent élargir la définition de révisionnisme, pour l’instant limitée à la prohibition de la glorification de l’extrême droite et la négation de l’Holocauste, pour l’étendre à l’extrême gauche et ses dérives dictatoriales meurtrières, notamment dans l’ex bloc communiste. Le gouvernement d’Angela Merkel refuse cet amalgame et ne veut pas confondre ces deux idéologies, ni leurs dramatiques résultats.
Quid de l’esclavage et la traite négrière ? Il n’en serait pour l’instant pas question, une pétition circule néanmoins pour que le Parlement Européen adopte une législation inspirée de la loi Taubira, et une mention allant dans ce sens pourrait être ajoutée au projet de loi européen.
Le rapport de l’Observatoire européen des phénomènes racistes et xénophobes (EUMC) rendu public le 28 novembre dernier constatait de manière flagrante les discriminations et les crimes racistes dont sont victimes les migrants et les minorités ethniques sur tout le continent. Il se plaignait également du manque de données, empêchant de lutter efficacement contre ces phénomènes. La France, notamment, refuse toujours de prendre en compte la couleur de peau lors de ses recensements.
L’Allemagne compte répondre de manière forte à l’EUMC qui prône « l’intensification des efforts contre le racisme ». Les historiens souhaitant l’abolition des lois mémorielles n’ont qu’à bien se tenir…
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