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Les ex-rebelles des Forces nouvelles (FN, rassemblement des ex-rébellions) sont unis et parlent d'une seule voix, ont affirmé mercredi les leaders politiques et militaires du mouvement après plusieurs jours d'incidents entre certains de leurs éléments à Bouaké (centre).
"Dans la vie d'un mouvement, il peut y avoir des turbulences. Ce qui n'aurait été qu'un fait divers dans d'autres rébellions devient ici un événement", a déclaré Guillaume Soro, leader des FN, au cours d'une conférence de presse. "En terme d'unité, nous sommes plus que jamais requinqués (...) Il ne peut pas y avoir de division au sein des FN, entre politiques et forces armées. Il n'y a pas deux têtes, il y a un secrétariat général qui dit et donne la position des FN", a-t-il martelé.
En fin de semaine dernière, une tentative de cambriolage d'une banque dans le quartier général des FN avait provoqué de violents incidents, qui ont fait au moins 23 morts en trois jours et créé de vives tensions entre chefs militaires, chaque groupe d'ex-rebelles se soupçonnant mutuellement d'être à l'origine de ce vol et des
incidents qui s'en sont suivis. Mardi, le sergent-chef Chérif Ousmane, commandant militaire de la zone de Bouaké, avait été pris pour cible par certains éléments alors qu'il faisait une tournée des casernes pour ramener le calme après ces troubles, avec le chef d'Etat major des FN, le colonel Soumaïla Bakayoko.
Guillaume Soro a toutefois reconnu que "les suspicions entre chefs de guerre ont été une réelle préoccupation sur le terrain". Le colonel Bakayoko a confirmé les déclarations de M. Soro, estimant que les troubles, suscités par le cambriolage de la banque et du déploiement de soldats français pour sécuriser le quartier, avaient été amplifiés par des "éléments infiltrés" envoyés par le camp du président Laurent Gbagbo.
"Il ne faut pas se leurrer, nous avons en face de nous un régime qui donne dans l'intoxication, c'est une tactique de guerre", a-t-il dit. Guillaume Soro, également ministre de la Communication au sein du gouvernement de réconciliation nationale formé en mars dernier, a accusé la télévision nationale, pourtant théoriquement placée sous sa tutelle, d'être une "machine de désinformation" au service du parti du président Gbagbo.
Pour ramener l'ordre à Bouaké, les FN ont annoncé qu'aucun de leurs éléments armés ne serait dorénavant autorisé à circuler seul ou sans uniforme.
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