
La présidente de l'Association des Burundais de France (AFB), Esther Kamatari, a qualifié "d'effet de manche" la décision du président burundais, Pierre Nkurunziza, d'accorder la gratuité de l'éducation au niveau de l'enseignement secondaire et supérieur aux veuves et orphelins.
"Cette décision est un effet de manche. Même si c'est une bonne chose, cette mesure reste incomplète. Exceptée l'inscription, il y a les fournitures et l'uniforme qui reviennent très chers", a-t-elle déclaré à la PANA vendredi à Paris.
Nièce du dernier souverain burundais, Mwambtusa IV, elle a indiqué que le Burundi compte environ 500.000 orphelins dont certains sont pris en charge par des associations tandis que beaucoup d'autres sont abandonnés à eux-mêmes.
"Entre le primaire et le supérieur en passant, le taux de scolarisation brut tombe de l'ordre de 11 pour cent à un pour cent. Les abandons sont pour la plupart liés à la misère", a affirmé la princesse Kamatari qui se bat depuis 1993 pour la scolarisation des orphelins de la guerre.
"Nous sommes le seul pays au monde où il y a une école pour les veuves. Auront-elles le temps d'étudier alors qu'elles doivent se battre chaque jour pour manger, s'habiller, pour survivre ?", a-t- elle ajouté.
En 1995, la princesse Kamatari a lancé l'opération "Un enfant par Rugo", qui a permis l'alphabétisation de plus de 2.000 orphelins et fait parvenir plusieurs tonnes de nourriture et des fournitures scolaires dans les camps de déplacés. |