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Nicolas Bissek, "Couleurs et Toiles"
16/01/2007
 

Véritable promoteur de l’art africain, Nicolas Bissek sort son troisième livre d’art, « Couleurs et toiles », aux éditions Karthala.
 
Par Malaïka Coco
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Nicolas Bissek  
Nicolas Bissek
© couleursettoiles.com
 

Peinture et stylisme se partagent la vedette au milieu des vedettes. Des modèles de vingt sept créateurs africains et caribéens portés par une vingtaine de personnalités, mannequins pour une occasion exceptionnelle. L’écrivain d’art Nicolas Bissek rend ainsi un authentique hommage à l’excellence africaine. L’Afrique se révèle dans toute sa beauté, son originalité et ses couleurs, loin de l’image malheureuse traditionnelle. L’auteur était déjà reconnu pour ses deux précédents livres d’art : « les peintres du fleuve » en 1995 et les « peintres de l’estuaire » en 1999 dont le succès se solde par une rupture de stock.

L’union entre la peinture et le stylisme est caractérisée par une mise en valeur des formes, des mouvements et surtout des couleurs : « comme le styliste brode et enjolive sa toile de coton d’un coup d’aiguille, le peintre tapisse et colorie sa toile de lin d’un coup de pinceau ». « Couleurs et toiles » est un beau livre d’art, documenté et culturellement très riche. Il invite à découvrir une captivante exposition de l’art africain, tout en défendant cette identité africaine. Au-delà de la peinture et du stylisme, c’est la créativité qui est mise en avant.

Né au Cameroun en 1958, Nicolas Bissek est depuis longtemps un passionné des Arts. Il se tourne naturellement vers la peinture et en devient un spécialiste réputé. L’écrivain s’est également illustré dans la lutte contre le Sida, un des fléaux de l’Humanité : « un fléau qui nous a tous privé d’un être cher. C’est un combat qui doit être un combat de tous », confesse Nicolas Bissek.

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"Couleurs et toiles" de Nicolas Bissek  
"Couleurs et toiles" de Nicolas Bissek
© couleursettoiles.com
 

Ce livre permet d’offrir une vision multiculturelle de ce que le berceau de l’Humanité a de plus beau, notamment à travers les enfants du pays et les enfants d’ailleurs. Un message de fraternité et d’humanité émerge alors et dépasse les frontières nord-sud, sud-sud, est-ouest, l’origine et même le statut social. Tous se sont prêtés, non sans humour, au jeu du mannequinat. Nicolas Bissek s’est d’ailleurs improvisé photographe face à ce joli éventail de vedettes. Le casting est prestigieux : le musicien Manu Dibango, la comédienne Sonia Rolland, la cinéaste Euzhan Palcy, l’écrivain Calixte Beyala, le vice-champion du monde de football Jean-Alain Boumsong, le chanteur Thierry Cham, mais également Anthony Kavanagh et Yannick Noah.

Les modèles, portés par les « mannequins », sont tous inspirés de tableaux contenus dans les précédents ouvrages. L’auteur tenait à conserver ce lien qui dévoile sa sensibilité artistique. Mais la peinture n’est pas en reste face aux photographies de mode. « Couleur et toiles » est la vitrine privilégiée d’artistes africains. Certains tableaux révèlent des techniques originales comme « Fashion against Aids », dans lequel Francis Mbella utilise du tapioca.
Vibrant hommage à l’identité africaine mais également hommage émouvant à ceux qui ont disparu. « Couleurs et toiles » est dédié aux amis de Nicolas Bissek qui n’ont pu assister à la sortie du livre : le musicologue camerounais Francis Bebey, le musicien camerounais Eboa Lottin et la chanteuse antillaise Edith Lefel.

Ardent défenseur de la culture africaine, l’écrivain d’art Nicolas Bissek nous présente « Couleurs et toiles ».



Yannick Noah portant une création de Nicolas, à droite la création sur tableau  
Yannick Noah portant une création de Nicolas, à droite la création sur tableau
© couleursettoiles.com
 




Pouvez-vous présenter votre parcours ?

Je suis Camerounais. Je suis arrivée à Paris en septembre 1976. Après une prépa HEC et Sup de Co à Amiens, j’ai travaillé dans un cabinet d’audit international. Le cabinet m’a détaché à Brazzaville. J’y suis resté pendant sept ans. Mais, en fait, depuis toujours, je suis un passionné de peinture. La révélation a eu lieu lors d’une exposition de bronzes du Bénin au Grand Palais en 1984. Jusque là, j’arpentais les musées occidentaux. Mais là, c’est la première fois que je voyais une belle exposition d’art africain. J’étais émerveillé par l’extrême stylisation et le savoir-faire. C’était magnifique ! D’ailleurs le cabinet dans lequel je travaillais était à coté donc j’ai pu ameuter tout le monde. Je me suis rendu compte que l’Afrique regorgeait de merveilles insoupçonnées. Donc ce fut une véritable révélation, celle de l’art africain.

Comment s’est imposée cette passion pour l’art africain ?

A Brazzaville, je me suis pleinement épanoui sur le plan artistique car j’ai découvert des peintres congolais. Il y a eu le grand Empire Congo et on sait que les grands Empires s’accompagnent de grands artistes. Il n’y aurait pas d’engouement pour l’Egypte sans les pyramides par exemple. Donc au Congo, j’ai découvert des artistes très talentueux, héritiers d’une tradition séculaire qu’ils revisitent sous le signe de la modernité. Brazzaville et Kinshasa regorgent des peintres les plus talentueux, à savoir les peintres Zaïrois mais aussi d’artistes fabuleux dans la musique et la danse. Il y a une très grande tradition artistique qui a longtemps été entretenue.

Anthony Kavannagh portant une création de Nicolas, à droite la création sur tableau  
Anthony Kavannagh portant une création de Nicolas, à droite la création sur tableau
© couleursettoiles.com
 




Comment pourriez-vous présenter l’art africain ?

L’art africain est essentiellement représenté par la statuaire. La peinture est un phénomène d’importation. La peinture de chevalet n’est pas d’essence africaine. On retrouve des peintures murales, des peintures sur tissus, les peintures corporelles dont on se recouvre pour les cérémonies initiatiques. Les peintres africains se sont appropriés les techniques occidentales qu’ils revisitent selon leur sensibilité et leur environnement. Le résultat est quelque chose de spécifique. Donc l’art africain relève essentiellement de la statuaire mais au fil du temps, la peinture s’y est agrégée et les artistes travaillent avant tout avec leur sensibilité propre.

Mais la peinture contemporaine africaine est plurielle. On ne peut pas parler d’une tendance spécifique. En Afrique centrale, la tendance générale est figurative. En Afrique de l’ouest, notamment au Sénégal, la tendance générale est à l’abstraction. L’école gabonaise, par exemple, est très marquée par la formation de graphiste des premiers professeurs de l’école des Beaux arts de Libreville. L’école de Brazzaville est caractérisée par des peintres autodidactes qui peignent de manière spontanée. L’école de Kinshasa est la plus célèbre et la plus prestigieuse d’Afrique centrale car elle date des années 20. Mais on retrouve toujours l’âme et la sensibilité africaines, même si la mondialisation tend à occidentaliser. C’est pourquoi je demande souvent à mes amis artistes-peintre de ne pas oublier leur âme quand ils travaillent.

Présentez nous votre nouveau livre : « Couleurs et toiles ».

Ce livre « Couleurs et toiles » est la consécration de mes amitiés artistiques avec les artistes-peintre et les stylistes. Après mes deux premiers livres, « les peintres du fleuve Congo » et « les peintres de l’estuaire », j’ai demandé à une vingtaine d’amis stylistes de renom de réaliser des modèles inspirés des tableaux des livres. Les modèles sont portés par quelques amis célèbres : Manu Dibango, Yannick Noah, Anthony Kavanagh etc…. C’est un hommage à l’excellence africaine car lorsqu’on parle de l’Afrique, elle offre une image misérabiliste, de guerre, de famine. On a l’impression que l’Afrique concentre tous les maux de l’Humanité. J’ai voulu ainsi rendre hommage à ce que l’Afrique a de plus beau, c’est-à-dire ses artistes.

Ce que nous réalisons le mieux, en toute simplicité, sont les Arts. Donc j’ai voulu rendre hommage à nos artistes de talent, à des Africains renommés qui se sont imposés dans leurs domaines d’activités. Pour moi, c’est le livre de l’excellence africaine, qui veut défendre l’identité africaine qui risque de fondre sous le rouleau compresseur de la mondialisation.
C’est le livre de l’amitié également. Tous les gens que j’ai pu réunir dans cet ouvrage sont vraiment des amis. Il n’y a peut-être pas, dans ce livre, Youssou N’Dour par exemple, qui défend très haut les couleurs de notre Afrique déliquescente, mais je ne le connais pas. J’ai travaillé avec des artistes que je pouvais contacter directement. Ce n’était pas facile de les réunir. Je connais notamment des stylistes qui sont à Kinshasa, à Abidjan, Dakar, Douala et même au Cambodge alors je me suis adapté à leurs programmes.

Thierry Cham portant une création de Nicolas, à droite la création sur tableau  
Thierry Cham portant une création de Nicolas, à droite la création sur tableau
© couleursettoiles.com
 




Comment définissez-vous la place du stylisme dans ce livre d’art ?

J’ai demandé à Mr Kenzo d’en faire la préface. Il m’a expliqué que s’il a réussi à s’imposer dans le milieu de la mode, c’est parce qu’il a pu intégrer dans ses créations, qui paraissent occidentales, l’art nippon. Dans sa préface, il exhorte les stylistes africains à ne pas perdre leur âme. On ne travaillera jamais comme Yves Saint-Laurent ou Christian Lacroix. Il faut que chacun rentre dans le milieu avec sa signature personnelle. En matière de stylisme, nous avons de très beaux tissus, du Sénégal, du Ghana, du Nigeria mais qui sont malheureusement méconnus. Mais la mode occidentale intègre de plus en plus d’éléments de la culture africaine comme nos graphismes et nos volumes, même nos perles. Gautier, en 2004, s’est inspiré de l’Afrique pour sa collection. Galliano, la même année, s’est inspiré de l’Egypte.

« Couleurs et toiles » marque-t-il une évolution par rapport aux deux premiers ouvrages ?

Je dirais qu’il s’inscrit dans une continuité. Il s’articule sur les deux précédents ouvrages puisque les stylistes ont créé des modèles inspirés des tableaux. Ce n’est pas une rupture.

Désormais êtes-vous plutôt sensible à la peinture ou à la photographie ?

Je suis très peu sensible à la photographie. Je suis devenu photographe occasionnel mais c’est tout. Les expositions de photos m’émeuvent moins que des expositions de peinture. Je suis un inconditionnel de la peinture.


Jean-Alain Boumsong portant une création de Nicolas, à droite la création sur tableau  
Jean-Alain Boumsong portant une création de Nicolas, à droite la création sur tableau
© couleursettoiles.com
 




Qu’est-ce qui vous touche en matière de peinture ?

J’aime beaucoup l’art figuratif car je le trouve reposant. Je me sens régénéré. Je ne m’intéresse jamais à une toile parce qu’elle est signée par tel ou tel artiste. Le rapport à une toile est un rapport émotionnel. Quand une toile ne me touche pas, je passe mon chemin. D’ailleurs de manière générale, l’art abstrait ne m’émeut pas vraiment. J’aime les œuvres qui m’invitent à l’évasion. Il y a déjà assez de problèmes dans le monde environnant pour en rajouter. J’ai été vraiment bouleversé, au mauvais sens du terme, par une exposition des œuvres de Picasso qui étaient macabres, avec des têtes déformées. Je me suis juré de ne pas y retourner.

Comment avez-vous réussi à réunir autant de personnes d’origines et d’univers différents ?

C’est vraiment le livre de l’amitié. C’est l’aboutissement d’un véritable parcours. C’est l’histoire au fil du temps de rencontres avec des amis qui partagent des préoccupations et des combats. Ce sont des amis qui aiment les Arts.

Quel est l’accueil du public à la sortie de ce livre ?

Les gens sont très enthousiastes. Mr Kenzo, par exemple, était émerveillé de voir tant de talent en Afrique. C’est un livre qui plait vraiment.

Comment voyez-vous l’évolution de l’art africain ?

Je suis très optimiste. L’Afrique est très tendance, vu par exemple les restaurants africains qui fleurissent. L’art africain se vend bien. Mais il ya un manque de volonté politique de promouvoir l’art africain. En France, il ya un budget mais nos gouvernements ne sont pas derrière nous. On reçoit davantage de soutien moral. En tant qu’Africains, nous avons de gros défis à relever sur tous les plans. Pour qu’un Africain soit consacré, voire sacralisé, il faut qu’il soit le meilleur. L’Africain doit faire plus d’efforts que les autres. Mais nous allons relever ces défis.

       
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