
L'épouse du président guinéen Lansana Conté, Henriette Conté, qui a reçu les syndicalistes dimanche soir à sa demande, a promis de s'investir personnellement dans la recherche de solutions à la crise sociale consécutive à la grève générale illimitée qui paralyse le pays depuis une dizaine de jours, a-t-on appris de source syndicale à Conakry.
Les responsables syndicaux, qui devaient poursuivre les négociations avec le gouvernement, les institutions, le patronat et les chefs religieux à l'Assemblée nationale, ont préféré répondre à une invitation de la première dame en sa résidence du camp Samory Touré où ils ont servi des explications sur les blocages.
Samedi soir, au onzième jour de la grève déclenchée par l'Inter Centrale, Mme Conté a, à l'issue d'une rencontre au camp Samory entre son époux, le général Lansana Conté, et les épouses des paras militaires et d'officiers, venues lui apporter leur "soutien total", déclaré qu'elle demandait aux grévistes de se pencher sur l'avenir du pays.
"Nous avons été sensibles aux propos tenus par la première dame à l'issue de cette rencontre. Nous nous sommes rendus compte qu'elle est la seule au sommet de l'Etat à maîtriser les réalités de notre mouvement", a indiqué Ibrahima Fofana, secrétaire de l'Union syndicale des travailleurs de Guinée (USTG) dans son compte rendu d'audience aux militants.
Pour sa part, la secrétaire générale de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG), Rabiatou Sérah Diallo, a dit que la première dame a promis de s'investir davantage dans la recherche de solutions à la grève générale illimitée déclenchée le 10 janvier dernier et qui a déjà fait une dizaine de morts, plusieurs blessés et entraîné de nombreuses interpellations.
Les grévistes ont demandé à la première dame de les aider à mettre fin aux tueries, aux pillages des populations et à leurs interpellations.
"Notre grève n'est pas violente. Les populations ne sont plus en sécurité dans leurs domiciles. Plusieurs personnes que nous ne contrôlons pas, parce que n'étant pas travailleurs, rendent la monnaie aux forces de l'ordre", a expliqué la secrétaire générale de la CNTG qui a annoncé pour lundi une grande marche pacifique à Conakry.
Alors que les syndicalistes étaient reçus par la première dame à Conakry, plusieurs sources jointes par la PANA à Labé (300 km) ont affirmé que les femmes de cette localité sont sorties en masse dans les rues, scandant des slogans hostiles au régime et demandant le départ du pouvoir de Lansana Conté.
d'autres sources font par ailleurs état de la mise à sac, par la popluation en colère, de la résidence du préfet de Dubréka, une localité située à environ 60 Km au nord de Conakry. |