
Six machines utilisées pour l'inscription des électeurs ont été découvertes dans le domicile privé d'un fidèle du Parti démocratique populaire (PDP, au pouvoir), à Ibadan, capitale de l'Etat d'Oyo, dans le sud-ouest du pays, faisant ainsi naître des suspicions sur la régularité des importantes élections générales, prévues le mois d'avril prochain, a-t-on appris mardi, de la presse locale.
Ces machines ont été retrouvées au domicile du chef local du PDP, Lamidi Adedibu, au lendemain de la découverte de deux autres machines similaires dans la maison d'un autre responsable du PDP à Ogbomoso, dans le même Etat.
Les responsables de la Commission électorale nationale indépendante (INEC) ont confirmé la dernière découverte, qui a entraîné l'arrestation d'un employé de la Commission et de deux autres personnes.
Les partis d'opposition ont affirmé que le PDP travaille en accord avec l'INEC pour truquer les élections générales d'avril.
Ils ont, à cet effet, appelé la police à ouvrir une enquête afin de faire la lumière sur ces présumées opérations frauduleuses.
Le processus d'inscription des électeurs, qui a été retardé par l'insuffisance des machines, arrive à son terme le 31 janvier dans le pays.
La journée de mardi a été décrété fériée dans au moins deux des 36 Etats du pays, pour permettre aux fonctionnaires de s'inscrire sur les listes électorales.
Par ailleurs, un tribunal fédéral siégeant dans la capitale nigériane, Abuja, a suspendu l'examen des dossiers de candidature par l'INEC, en attendant que la décision relative à la procédure engagée par le vice-président Atiku Abubakar et l'Action Congress (AC, opposition) contre la Commission soit prise.
Le président du tribunal, Babs Kuewumi, avait ordonné, lundi, aux différentes parties, de "maintenir le statu quo jusqu'à ce que l'affaire soit vidée".
Atiku Abubakar et son parti estiment que cette vérification viole la Constitution nigériane et la loi électorale, indiquant qu'elle n'est qu'un subterfuge utilisé pour le disqualifier de la course à la présidence, suite à son long bras de fer avec le chef de l'Etat, Olusegun Obasanjo.
Rejetant les accusations, la Commission a continué à procéder aux vérifications, affirmant qu'elle n'avait pas reçu notification de la décision du tribunal.
Les observateurs indiquent, néanmoins, que la décision de justice pourrait finalement se révéler un exercice de pure forme, étant donné que l'INEC avait presque finalisé le processus de vérification des dossiers de candidature.
Cependant, la tension continue de monter au Nigeria à la veille des élections du mois d'avril, un scrutin qui devrait consacrer la première transition du pouvoir entre deux régimes civils élus en 46 ans d'indépendance. |