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La baronesse valerie Amos
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dfid.gov.uk |
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Une femme noire de 49 ans originaire du Guyana, Valerie Amos, anoblie en 1997, a été nommée lundi à la tête de la séculaire Chambre des Lords, chambre haute du parlement britannique, en pleine réforme sous la houlette du Premier ministre travailliste Tony Blair.
Elle avait déjà été la première femme noire à devenir membre à vie de la Chambre des Lords en 1997 lorsqu'elle avait été faite baronne Amos of Brondesbury. Cette proche de Tony Blair remplace à la tête de l'institution Lord Williams of Mostyn, décédé en septembre. C'est la troisième fois qu'une femme préside la Chambre des Lords.
Secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, chargée de l'Afrique, Valerie Amos avait été propulsée ministre du Développement international en mai, après la démission de Clare Short, en désaccord avec la politique irakienne de Tony Blair. Mme Amos était alors devenue la deuxième personne noire à entrer dans le "Cabinet" - principaux ministres du gouvernement -, après Paul Boateng,
ministre du Trésor.
Son poste a été confié à l'actuel secrétaire d'Etat au Développement
international, Hilary Benn, fils de l'ancien ministre travailliste Tony Benn, figure emblématique de la gauche britannique, qui continue à critiquer violemment Tony Blair pour sa décision d'entrer en guerre contre l'Irak.
A son poste de secrétaire d'Etat, la baronne Amos avait été impliquée dans le dossier irakien. Alors que Washington et Londres tentaient d'obtenir une majorité au conseil de sécurité de l'Onu en faveur d'une seconde résolution légitimant une action militaire en Irak, Mme Amos avait été dépêchée au Cameroun, en Guinée et en Angola pour convaincre ces membres indécis du conseil de se rallier à la politique américano-britannique.
Elle ne sort pas du moule des écoles privées et des prestigieuses
universités de Cambridge et d'Oxford, dont est issue une grande partie de l'establishment britannique. Eduquée dans l'enseignement public, elle a étudié dans les universités de Warwick et Birmingham, dans le nord-ouest de l'Angleterre, et d'East Anglia, dans l'est.
Valerie Amos a commencé sa carrière dans le gouvernement local, travaillant entre 1981 et 1989 dans différents "boroughs" (arrondissements) de Londres.Elle est devenue entre 1989 et 1994 directrice générale de la Commission pour l'égalité des chances, un organisme gouvernemental chargé de lutter contre les discriminations sexuelles.
Elle a ensuite conseillé le gouvernement sud-africain sur la réforme du secteur public, les droits de l'homme et l'égalité dans le monde du travail.Sa nomination à la tête de la chambre des Lords est symbolique de la volonté du gouvernement travailliste de réformer la chambre haute, dont les membres ne sont pas élus par la nation.
Un des points principaux du manifeste du parti travailliste, parvenu au pouvoir en 1997, était de la rendre "plus démocratique et représentative". Composante la plus ancienne du Parlement, elle est à la fois la plus haute juridiction du pays et la seconde chambre législative, aux pouvoirs très inférieurs à ceux des Communes.
Le nombre de pairs héréditaires, qui siègent en vertu de leur naissance, a déjà été réduit à 92, plus de 600 aristocrates ayant été rayés de la Chambre en 1999. La baronne Amos aura la tâche délicate de poursuivre cette réforme, alors que Tony Blair a annoncé la semaine dernière son intention d'abolir la catégorie des pairs héréditaires.
Annoblis par la reine sur proposition du chef du gouvernement, les pairs à vie constituent maintenant la majorité. Les détracteurs de la réforme reprochent à la chambre haute d'être désormais composée des "amis" du Premier ministre du moment.
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