
L'archevêque sud-africain, Desmond Tutu, a lancé un appel aux dirigeants africains présents au sommet de l'Union africaine à Addis-Abeba, en Ethiopie, pour qu'ils soumettent le gouvernement soudanais à des sanctions sévères et efficaces pour son implication dans le conflit au Darfour,
"Le président soudanais M. Béchir meurt d'envie d'être désigné à la présidence de l'UA. L'UA ne peut s'autoriser à conforter un dictateur. J'appelle les dirigeants réunis au sommet de l'UA à tenir tête à la tyrannie et faire cause commune avec le peuple du Darfour", a lancé Mgr Tutu dans un communiqué publié lundi à Addis-Abeba.
"L'Union africaine a devant elle un choix difficile concernant le Darfour. Soyez résolus et soutenez le peuple d'Afrique ou soyez faibles et soutenez les politiciens qui font de la Corne de l'Afrique un cimetière", a-t-il averti.
Mgr Tutu, qui a noté que le niveau des souffrances humaines au cours des derniers mois a énormément augmenté, a affirmé que l'aide limitée que l'ONU et les organisations humanitaires peuvent offrir au Darfour est sur le point de s'effondrer.
"C'est une question d'extrême urgence. Le peuple du Darfour a besoin d'initiatives dans les semaines et non les mois à venir. Il a terriblement souffert et ne peut attendre plus longtemps", a estimé l'archevêque sud-africain.
Mgr Tutu a accusé le gouvernement soudanais et d'autres parties en conflit de traiter les observateurs de la paix de l'UA avec mépris, en refusant de tenir leur promesse d'arrêter les massacres.
"Il faut un cessez-le-feu immédiat, le renforcement de la force avec des troupes de l'ONU et un mandat solide pour protéger les innocents", a-t-il conclu. |