
Le Collectif des organisations de défense du droit à l'énergie au Niger (CODEN) a refusé une proposition de venir en France discuter avec le groupe français Areva qui exploite l'uranium nigérien, a-t-on appris mardi à Paris, de source proche de cette ONG.
"Nous avons décliné la proposition d'Areva parce que nous estimons que l'uranium appartient au Niger. Pour nous, c'est à Niamey ou à Arlit (où le minerai est exploité) que doit se tenir toute discussion", a confirmé Moustapha Khadi, un des responsables du CODEN.
Il a estimé que la Société civile nigérienne a créé aujourd'hui "un rapport de forces" qui lui permet de "ne pas se plier aux exigences" de la multinationale française, actionnaire principal des deux mines d'uranium exploité au Niger.
"Après 36 ans d'exploitation de l'uranium nigérien, Areva a, pour la première fois, accepté de financer des programmes de développement socio-économique et verser 300 millions FCFA de subvention à la ville d'Arlit grâce à la mobilisation de la Société civile nigérienne", a souligné M. Khadi.
Le groupe français spécialisé dans le nucléaire s'est en effet engagé en septembre 2006 à financer des programmes de formation d'ingénieurs nigériens et de lutte contre le SIDA et promouvoir le développement de l'agriculture irriguée dans la vallée de l'Irhazer dans le nord du Niger.
Le financement de ces projets, estimé à 11 milliards de FCFA, vient s'ajouter à la subvention versée à la municipalité d'Arlit peuplée de 80.000 habitants.
M. Khadi a pour autant qualifié "d'insuffisants" les décaissements promis par le groupe français.
"Des richesses sortent du sous-sol d'Arlit mais ses habitants s'appauvrissent. On y compte une seule voie bitumée, des écoles sans locaux et l'aérogare réduit à une petite piste d'atterrissage. Nous pensons qu'Areva peut faire mieux pour changer le visage de la région et nous luttons pour ce faire", a t-il précisé. |