
Le procès d'Hissène Habré, l'ex-dictateur tchadien, ne devrait pas débuter avant trois ans selon les autorités sénégalaises.
En fuite depuis 1990 suite à son renversement par coup d'Etat, Hissène Habré vit depuis lors aux Alamadies, un quartier huppé de Dakar.
Il avait dirigé le Tchad pendant huit ans avant d'être évincé par Idriss Deby, l'actuel président qui était aussi son ancien allié.
Accusé d'être à l'origine de la torture ou du meurtre de plusieurs milliers de personnes, Hissène Habré était revenu au devant de l'actualité lorsqu'il était apparu qu'il pouvait être poursuivi par des anciennes victimes de son régime.
En juillet 2006, le Sénégal, sous la pression internationale, et après quelques tergiversations, avait affirmé que Habré pouvait être jugé au Sénégal. Mais selon les dernières déclarations, le pays ne sera pas prêt avant trois ans.
Selon les autorités, le code pénal sénégalais doit être amendé afin de pouvoir juger des étrangers pour des crimes commis hors du pays, et une section concernant les crimes contre l'humanité doit être créée. Les juges devront également être formés et il faudra récolter de l'argent, notamment pour assurer la défense d'Hissène Habré et recueillir les témoignages de victimes.
Ce délai supplémentaire n'arrange évidemment pas les victimes qui devront attendre trois années supplémentaires la confrontation avec celui qui est pour elles leur ancien bourreau.
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