
Un militaire français, le général Pierre Joana, a informé lundi à Paris que de nombreux enfants enrôlés à l'âge de 15 ans par des groupes armés sont devenus par la suite officiers dans l'armée nationale de la République Démocratique du Congo.
"Ce sont des enfants-soldats enrôlés à l'âge de 15 ans. Ils sont aujourd'hui officiers dans l'armée nationale forte de près de 343.000 hommes sans avoir reçu la moindre formation", a déclaré le général Joana, qui dirige à Kinshasa la mission de l'Union européenne pour la formation de la nouvelle armée congolaise.
"On estime que 29.300 enfants-soldats ont été démobilisés depuis la fin de la guerre en RDC Congo. 25000 autres jeunes enfants sont encore dans la rue. Il est urgent d'agir", a-t-il ajouté à l'ouverture d'une conférence de Paris sur les enfants-soldats.
L'officier français a notamment accusé le général dissident congolais, Laurent N'Kunda, et les rebelles "Maï-Mai" de continuer à utiliser des jeunes de moins de 17 ans dans des opérations militaires dans l'est de la RD Congo.
"Nous avons accompli un énorme travail en matière de démobilisation des enfants-soldats. Mais, il nous reste beaucoup de progrès à faire pour régler le problème en RD Congo. Notre travail est fortement gêné par des groupes rebelles comme celui du général N'Kunda ou les Maï Maï qui utilisent encore des enfants dans des opérations militaires», a précisément déploré le chef de la mission de l'Union européenne au Congo.
Soulignant par ailleurs, la nécessité de réussir la réinsertion socio économique des enfants démobilisés, l'officier français a plaidé en faveur de la gratuité de l'école primaire dans le pays.
"Près de 3,5 millions d'enfants congolais n'ont pas accès à l'école. Ils deviennent la proie des adultes qui les emploient dans des conditions humaines dans les mines ou dans des conflits armés. Nous devons trouver une solution rapide à ce problème. Il n'est plus question de perdre du temps», a insisté le général Pierre Joana.
La conférence sur "les enfants associés aux forces et groupes armés", réunit depuis lundi à Paris, près de 200 personnes représentant des Etats, des organisations internationales et des ONG.
Organisée par l'UNICEF et le gouvernement français, la rencontre a pour objectif, de définir les meilleures stratégies en vue de juguler l'utilisation "illégale et inacceptable" des enfants dans les guerres. |