
Le Soudan a dû affronter lundi et mardi des accusations répétées à la conférence de Paris sur les enfants- soldats, en raison de sa gestion de la crise du Darfour, sa région occidentale confrontée à une grave situation humanitaire.
L'intervention en plénière du ministre soudanais des Affaires, Lam Akol, qui a tenté mardi de dédramatiser la situation au Darfour, a provoqué de vives réactions parmi les participants.
"Personne ici ne comprend pourquoi votre gouvernement refuse obstinément le déploiement d'une force de paix onusienne au Darfour", a affirmé le vice-Premier ministre et ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn, s'adressant à son homologue soudanais.
S'exprimant lors d'une conférence de presse, la représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies pour les enfants et les conflits armés, Radhika Coomaraswamy, a, de son coté, affirmé avoir trouvé une situation inquiétante lors de son récent séjour au Soudan.
"Je suis très préoccupée par la situation humanitaire que j'ai trouvée sur place. Les enfants surtout sont confrontés à des difficultés qui interpellent la communauté internationale", a-t-elle estimé.
La délégation gouvernementale tchadienne a profité de la conférence pour réitérer ses accusations de "subversion" contre Khartoum. "Le Tchad est victime de la crise du Darfour que le gouvernement du président El-Béchir tente d'exporter dans toute la sous-région. Nous accueillons 300.000 réfugiés soudanais. Nous avons 110.000 déplacés internes en raison de l'absence de volonté du Soudan de régler le problème du Darfour", a affirmé le ministre tchadien des Affaires étrangères, Ahmed Allami.
Il a qualifié de "sage" la décision de l'Union africaine de ne pas confier sa présidence au président Omar El Béchir "alors qu'il a le Darfour sur les bras".
"Nous avons l'impression que le gouvernement soudanais ne mesure par la gravité de la situation. Il se contente d'accepter du bout des lèvres des solutions alors qu'il ne fait aucun effort pour trouver une solution à la crise. Il détourne l'attention sur le Tchad et la Centrafrique", a ajouté le ministre tchadien des Affaires étrangères.
Plusieurs ONG présentes à la conférence ont par ailleurs exprimé de "vives inquiétudes" au sujet de la situation des droits de l'homme dans le Darfour. Intitulée "Libérons les enfants de la guerre", la conférence sur les enfants-soldats devait s'achever mardi par l'adoption des "Principes de Paris" et des "Engagements de Paris". |