Dernier rebondissement dans l'enquête sur la mort de Zyed et Bouna qui avait, on s'en souvient, mis le feu aux banlieues à l'automne 2005.
En effet, Olivier Géron juge d'instruction de Bobigny vient de mettre en examen deux gardiens de la paix, Sébastien G. et Stéphanie K., âgés respectivement de 32 et 29 ans.
Ces deux gardiens de la paix avaient été interrogés en Novembre sous le statut de "témoin assisté". L'un de deux gardiens de la paix est soupçonné d'avoir vu les deux adolescents entrer dans le transformateur EDF dans lequel ils ont finalement perdu la vie, le second d'avoir entendu sur la radio de la police le premier déclarer les avoir vus entrer, et "ne pas donner cher de leur peau". S'ils avaient prévenu EDF afin que le courant soit coupé dans le transformateur, les deux jeunes gens auraient peut-être pu être sauvés.
Ces constatations avaient été faites dans le cadre d'une enquête de l'IGS (Inspection Générale des Services), la "police des polices", qui avaient pointé dans son rapport final "la légèreté et la distraction surprenante" dont avaient fait preuve les forces de l'ordre dans cette affaire.
La fin de l'instruction judiciaire ayant été notifiée par le juge Géron, un délai de vingt jours s'ouvre pour d'éventuelles investigations complémentaires. Au terme de ces vingt jours, le parquet et le juge d'instruction décideront du sort judiciaire des policiers, et notamment de leur renvoi ou non en correctionnelle. "Heureusement" pour certains politiciens, un éventuel procès ne pourra pas se tenir avant les présidentielles, compte tenu des délais prévus par la loi pour certaines procédures.
Sans surprise les syndicats de police dénoncent la politisation du dossier (même en cas de bavures on ne les entend jamais dénoncer) tandis que l'avocat des familles exprime son soulagement.
Nicolas Sarkozy de son côté continue à soutenir les policiers: "Franchement, dans toute cette affaire bouleversante (...), faire porter la responsabilité de ces morts sur la police c’est, me semble-t-il, très injuste et très disproportionné."
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