
Les centrales syndicales de la Guinée ont décidé de reprendre leur grève générale illimitée à partir de lundi au cas où le Premier ministre ne serait pas nommé, a-t-on appris vendredi à Conakry de source syndicale.
Dans leur bulletin d'information, "L'lnfo-40", les centrales demandent à leurs militants de rester vigilants "face à la nouvelle donne", notamment en ce qui concerne l'arrivée massive à Conakry de mercenaires et à veiller à l'application stricte du procès-verbal.
Les syndicalistes accusent le gouvernement guinéen d'avoir recruté d'anciens rebelles libériens arrivés récemment à Conakry à bord de trois camions et repartis dans les communes de Matam, de Dixinn et de Matoto, soulignant qu'ils ont pour mission d'assassiner les leaders syndicaux et de massacrer la population guinéenne.
La Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG), l'Union syndicale des travailleurs de Guinée (USTG), l'Organisation nationale des syndicats libres de Guinée (ONSLG) et l'Union démocratique de travailleurs de Guinée (UDTG) invitent toutes les structures syndicales à la base des régions frontalières, du port et des débarcadères à demeurer vigilantes pour empêcher les sorties frauduleuses des produits agricoles, forestiers, vivriers et halieutiques.
Les avocats guinéens ont décidé de se joindre au mouvement et exigé la démission du procureur de la République, Yves William Aboly, et du procureur général du tribunal de première instance de la commune de Kaloum, Yaya Kaïraba Kaba.
Ils dénoncent la partialité de la commission d'enquête mise en place en début de semaine par le ministre de la Justice, Alsény René Gomez, sur les massacres perpétrés lors de la récente grève générale et plaident pour une commission d'enquête internationale.
Des centaines de guinéens récusent la nomination d'un Premier ministre "de large consensus" acceptée lors de la suspension de la grève et appellent à la reprise du mouvement en vue de contraindre le général Lansana Conté, au pouvoir depuis 23 ans, à démissionner. |