|
 |
  |
 |
|
 |
|
 |
 |
 |
 |
 |
|
 |
 |
Jacqes Roumain à Port-au-Prince en 1942
©
Michel Doret, 1942 D.R. archives CIDIHCA. |
 |
 |
|
 |
|
 |
|
 |
 |
|
|

A Port-au-Prince, tout est lancé, le vendredi 9 février 2007, au Ministère de la culture et de la communication, où fonctionnaires haïtiens, anciens camarades de classe, amis, membres de la famille de Jacques Roumain s’étaient rassemblés dans la salle de conférence de ce ministère, constate l’agence en ligne AlterPresse. La cérémonie de lancement des activités, commémorant le centenaire de la naissance de cet illustre écrivain et homme politique haïtien, était agrémentée de discours et, sur le visage de l’assistance, l’émotion était vive. « Je suis très ému, parce que, de toute cette génération, il ne reste que deux : Moi et mon ami Max Vieux », lâche Max Sam, souriant, ancien camarade de Roumain.
Assis au premier rang, près de Carine Roumain, la fille de Jacques Roumain, Max Vieux et Max Sam, deux bons amis de l’auteur de « Gouverneurs de la Rosée », se souviennent encore de la lutte menée par leur ancien camarade pour le bien-être du peuple haïtien. Très émue, Carine Roumain ne fait pas de déclarations dans la presse. « Jacques était un leader exceptionnel qui, malheureusement, n’a pas été remplacé. C’était un camarade, un leader pour nous, un Jacques Roumain revenu au pays en 1920, qui nous trouve tous consternés sous la botte de l’occupation étrangère et c’est lui qui est le premier à commencer à nous montrer à nous battre contre l’occupant », raconte Max Vieux, frère de l’écrivaine Marie Vieux Chauvet décédée à New York le 19 juin 1973.
Max Vieux vient de fêter son centième anniversaire de naissance.
Pour ces deux personnes âgées, Jacques Roumain était un modèle pour les jeunes de sa génération et pour les Haïtiens, en particulier, qui rêvent d’une Haïti prospère. « Jacques Roumain est un modèle irremplaçable et, grâce à son roman « Gouverneurs de la Rosée » qui est un programme politique, Haïti est connu à travers le monde », affirme, pour sa part, Max Sam.
Vieux et Sam reconnaissent être « les vivants témoignages de Jacques Roumain qui n’a pas réussi à former un gouvernement, qui n’a pas réussi à réunir un grand parti politique ». « Nous autres, ses héritiers, nous avons essayé de prolonger ses souvenirs en fondant le Parti socialiste populaire qui est une tentative de programmer la vision de Jacques Roumain pour son peuple », indique Max Sam qui croit encore en Gouverneurs de la rosée.
Toutefois, les deux anciens copains de Jacques Roumain concèdent avoir échoué dans leurs démarches visant à prolonger l’influence de Roumain sur la politique haïtienne. « Si nous suivions le programme de son roman Gouverneurs de la Rosée, Haïti ne serait pas à l’heure actuelle dans l’état de misère », avoue Max Sam, tout en souhaitant que les jeunes de ce pays marchent dans le sillage de Jacques Roumain en vue de « montrer au peuple haïtien le chemin de l’honneur et de la dignité ».
Les activités commémoratives de ce centenaire sont pléthore, et le Ministre haïtien de la culture, Daniel Élie, pense que « l’œuvre de Jacques Roumain est d’une importance capitale pour le pays ». Une visite a également eu lieu, le 9 février 2007, au Musée du Panthéon national haïtien (MUPANAH), où des oeuvres et photos de Roumain sont exposées. Le titulaire de la culture estime que la célébration du centenaire de naissance de Jacques Roumain permettra de ressusciter ou de réveiller la mémoire autour de Jacques Roumain qui fut également ambassadeur d’Haïti au Mexique jusqu’à sa mort. « Toute une série de rencontres internationales est prévue. Les Etats-Unis d’Amérique ne font pas partie de cet ensemble de pays -qui hébergeront ces activités-, mais la commission est ouverte. Des contacts vont être pris avec des intellectuels aux Etats-Unis, en Europe, notamment dans les pays où a vécu Jacques Roumain », rassure le Ministre Daniel Élie. |
|
 |
|
 |
|
 |
 |
 |
 |
 |
|
 |
 |
"Gouverneurs de la rosée" de Jacques Roumain
©
cestpascher.com |
 |
 |
|
 |
|
 |
|
 |
 |
|
|

« Gouverneurs de la rosée », qui fait l’objet de nombreuses critiques, est de loin l’œuvre la plus connue de Jacques Roumain. Toutes les histoires de la littérature haïtienne, tous les essais sur le roman des Antilles, toutes les encyclopédies ayant trait aux littératures d’Outre-mer en langue française, lui font une place de choix. Des thèses de doctorat pour plusieurs universités lui ont été consacrées, et même deux études destinées en premier lieu aux élèves du secondaire : Comprendre « Gouverneurs de la rosée », de Christiane Conturie (« Les Classiques africains », 1980), et Gouverneurs de la rosée, de Michel Prat, (« Profil littérature », 1986).
Selon Jacques Stephen Alexis, un autre intellectuel haïtien du 20e siècle, Jacques Roumain a écrit un livre qui est peut-être unique dans la littérature mondiale, parce qu’il est sans réserve le livre de l’amour. Toute la vie, toute la doctrine, toute la passion de Jacques Roumain semblent avoir pour dimension première l’amour. Et Max Vieux partage cette appréciation de l’auteur de « Compère Général Soleil » (Jacques Stephen Alexis). « Justement, il -Jacques Roumain- montre qu’avec l’amour on peut réaliser beaucoup de choses. Manuel (NDLR : protagoniste principal de « Gouverneurs de la rosée ») s’est sacrifié », dit l’agronome Max Vieux, qui a fait ses études classiques à l’Institution Saint-Louis de Gonzague avec Jacques Roumain.
Comme de nombreux militants politiques, Jacques Roumain a connu le goût de la prison, après avoir été arrêté à plusieurs reprises en 1929. Le 19 octobre 1929, il a été arrêté en compagnie de deux autres collègues, Victor Cauvin et Antoine Pierre-Paul, pour avoir enfreint la « loi sur les associations de vingt personnes ou plus », et pour avoir lancé « un appel séditieux ».
« Au tribunal, il a été molesté, j’étais avec lui », explique Max Vieux. Le docteur Marc Auguste, professeur à la Faculté des sciences humaines, a profité de la présence de cet ami de Roumain pour lui faire signer un exemplaire de Gouverneurs de la rosée qu’il vient d’acquérir. Marc Auguste, lui aussi âgé, est le descendant de Tancrède Auguste, un ancien président haïtien. « Je veux signer pour vous, en tant qu’ami de Jacques Roumain », renchérit Max Vieux. Jacques Roumain est né à Port-au-Prince, le 4 juin 1907, de Jacques Roumain, premier des onze enfants d’Auguste Roumain, grand propriétaire terrien, et d’Émilie Auguste (fille de Tancrède Auguste).
Les activités commémorant le centenaire de naissance de Jacques Roumain ont officiellement débuté, en Haïti, ce 9 février. Parallèlement, à Cuba, d’autres activités sont déjà mises en branle.
Des conférences-débats autour de divers thèmes d’ordre politique et socioculturel ainsi que la diffusion sur la télévision nationale d’Haïti du film « Gouverneurs de la rosée » ont déjà été initiées.
Djems Olivier www.alterpresseorg |
 |
|
 |
 |
 |
 |
|
|
Donnez
votre opinion ou lisez les 0 réaction(s) déjà écrites
Version
imprimable de l'article
Envoyer
l'article par mail à une connaissance
Partager sur:
Facebook
Google
Yahoo
Digg
Delicious
|
|
|
Les dernières photos publiées sur Grioo Village |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Top |
|
|
|
|
|
|
  |
 |
|
|