Contrairement à ce qui s'est passé la saison dernière, où le virus de la grippe aviaire était transmis par des oiseaux sauvages migrateurs, l'épidémie se propage maintenant à travers le commerce de la volaille, selon David Nabarro, le coordinateur du système de l'ONU pour la grippe aviaire et humaine.
"La vague de grippe aviaire de cette saison, contrairement à celle de la saison dernière, est largement propagée par le commerce de volailles, contrairement à celle due à la migration d'oiseaux sauvages contaminés", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à New York samedi.
Les autres méthodes de transmission du H5N1, selon l'expert, sont la contamination de l'eau et des sols ainsi que la manipulation de volailles infectées.
Il a averti que malgré les efforts couronnés de succès des pays touchés pour contenir le virus, il ne fallait pas sombrer dans la complaisance puisque l'épidémie avait la potentialité de muter en une pandémie humaine.
"Je suis généralement et personnellement très heureux de la manière dont les pays se sont organisés pour tenter de relever ces défis", a déclaré M. Nabarro.
"Nous devons non seulement rester concentrés sur les défis posés par la grippe aviaire, mais nous devons davantage nous tenir prêts à une pandémie", a-t-il averti.
Depuis la fin de l'année dernière, des épidémies de grippe avaire ont été confirmées dans dix pays: l'Indonésie, le Vietnam, la Corée du Sud, la Thaïlande, la Chine, le Japon, l'Egypte, le Nigeria, la Hongrie et le Royaume-Uni.
Il a prévu que d'autres épidémies étaient à venir, sans pouvoir préciser où elles se déclareraient, en indiquant, "il n'est pas possible de prédire leur répartition géographique, pour l'instant".
Depuis 2003, il y a eu 272 cas confirmés de virus H5N1 chez l'homme, avec 166 décès, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Les agences de l'ONU sont constamment préoccupées par le fait que le virus pourrait muter et se transmettre de l'homme à l'homme, provoquant une pandémie mondiale.
M. Nabarro a déclaré que les mesures à prendre contre le virus étaient un engagement des gouvernements au plus haut niveau, des services vétérinaires et sanitaires renforcés, des programmes énergiques de dédommagement et de réhabilitation, l'implication du secteur privé et de la Société civile et la sensibilisation effective du public.
Dans certains cas, l'abattage en masse ou l'extermination des oiseaux infectés sera nécessaire pour prévenir la propagation du virus.
Déjà, plus de 200 millions d'oiseaux sont morts à travers le monde soit à cause du virus ou des abattages préventifs en cas d'épidémie.
Une des plus grandes préoccupations, selon M. Nabarro, "est un effort pour contrôler le virus de la grippe aviaire dans les pays fortement touchés, où l'abattage massif des volailles, particulièrement là où les populations sont les plus démunies, peut avoir des conséquences sociales, économiques et nutritionnelles véritablement dramatiques".
Afin d'éviter cette situation, des fonds sont nécessaires pour dédommager les aviculteurs et leur permettre de reprendre leurs activités.
La Banque mondiale a un fonds qui distribue des subventions, dont le Nigeria a bénéficié l'année dernière.
En cas d'urgences, l'ONU dispose également d'un compte central, qui attribue des fonds à ceux qui en ont le plus besoin. |