
Depuis le début de l’année, plus de cent guinéens ont péri dans des affrontements avec les forces de l’ordre du président Lansana Conté. Lundi, les syndicats ont réclamé son départ, décrétant une reconduction de la grève générale. En réaction, Conté a déclaré l’état de siège.
La journée de violences d’hier aurait fait une vingtaine de morts. Ils ont été annoncés comme prétexte par Lansana Conté lors de son allocution télévisuelle instaurant l’état de siège. Il a affirmé qu’il était nécessaire pour empêcher d’autres décès inutiles.
Cette disposition implique plusieurs mesures :
un couvre feu de 20h par jour
le musellement de la presse
l’interdiction de toute réunion publique ou privée
l’interdiction des manifestations ou défilés
l’autorisation de perquisitions de jour comme de nuit
Hier, les premières protestations sont apparues au sein de l’armée, qui avait aidé Lansana Conté à prendre le pouvoir par un coup d’état en 1984. Une grande partie des militaires ne le soutiendraient plus aujourd’hui, les plus jeunes d’entre eux notamment, se rebellant contre le clientélisme en vigueur dans leurs rangs et l’arrivée de soldats libériens.
En fin de journée, une seule radio continuait d’émettre, Nostalgie. Les autres étaient soit saccagées par les troupes présidentielles soit fermées par prudence. RFI était vraisemblablement victime d’un piratage qui empêchait la réception depuis le début du week end.
L’isolement du pays se renforce un peu plus chaque jour. Plusieurs compagnies aériennes internationales ont stoppé leurs vols à destination de Conakry.
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