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Le sommet France Afrique qui se déroule les 15 et 16 février à Cannes compte cette année quelques absents de marque. En raison de circonstances politiques, de différends avec la France ou de situation intérieure délicate, Laurent Gbagbo, Abdoulaye Wade, Thabo Mbeki, Paul Kagamé, et Robert Mugabé sont absents. A une autre époque, trois ou quatre au moins des présidents cités ci-dessus auraient été présents.
La Côte d’Ivoire reste même avec la crise, un poids lourd en Afrique de l’Ouest, l’Afrique du Sud est la première puissance d’Afrique subsaharienne, le Sénégal un partenaire historique, le Rwanda un partenaire dont l’absence montre que les cicatrices liés au contentieux sur le génocide rwandais sont loin d’être refermées.
Que retiendra t-on des rapports de Jacques Chirac avec le continent africain ? Chirac est un homme de première importance sur la scène politique française depuis plus d’une trentaine d’années (il était déjà premier ministre en 1974 !) et à ce titre connaissait les arcanes des relations franco-africaines avant d’être président. Ces dernières années, Jacques Chirac s’est posé en défenseur de l’Afrique lors des grands sommets internationaux, a émis l’idée d’une taxe sur les billets d’avions qui aiderait au développement du continent, a soutenu la création du musée des Arts d’Afrique, d’Asie, d’Océanie, et des Amériques qui a ouvert ses portes quai Branly en juin 2006. |
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Jacques Chirac et Gnassingbe Eyadema
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metric.free.fr |
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Mais le même Chirac était aussi brocardé par le regretté François Xavier Verschave qui le qualifiait volontiers « d’ami des dictateurs », et avait même publié le livre « Noir Chirac » pour inciter à ne pas voter pour Jacques Chirac en 2002 (avant que Le Pen ne change la donne en s’invitant au second tour).
De fait, Jacques Chirac s’est illustré par un soutien indéfectible à Gnassingbe Eyadema, « ami de la France » et dictateur bien connu qui a gouverné le Togo pendant une trentaine d’années après avoir participé au renversement et à l’assassinat de son prédécesseur.
Les propos de Jacques Chirac en Tunisie en décembre 2003, où il avait déclaré que « le premier des droits de l’homme c’est de manger » alors qu’un journaliste tunisien faisait grève de la faim pour protester contre le traitement infligé aux journalistes et à la liberté d’expression par le régime du président Ben Ali avaient soulevé un tel tollé parmi les journalistes français et tunisiens présents que Jacques Chirac avait fait machine arrière en nuançant quelque peu ses propos. |
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Jacques Chirac en compagnie de Denis Sassou Nguesso
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Chirac c’est aussi l’homme qui a déclaré dans une logique à la Stephen Smith que « les africains n’étaient pas mûrs pour la démocratie », et que le parti unique était conforme aux aspirations des africains habitués à la « culture du chef ». Il n’est pourtant pas sans ignorer que de nombreux pays africains connaissaient le multipartisme avant les indépendances.
Un Patrice Lumumba par exemple avait été élu avant d’être assassiné dans les conditions que l’on sait. Chirac n’était pas non plus sans ignorer que la France avait aidé bon nombre de ces partis uniques à consolider leur position et à se maintenir au pouvoir sans partage militairement ou en reconnaissant des élections que tout le monde savait truquées.
Les derniers dinosaures du continent africains regretteront certainement le départ de Chirac, leur allié historique. La jeunesse africaine le regrettera beaucoup moins tant il symbolise « L’Afrique à Papa » de l’époque de Jacques Foccart, le néo-colonialisme et les coups tordus.
Avec le changement de génération qui va s’opérer à la tête de la France dans quelques semaines, assistera t-on au début d’une nouvelle ère ? Pour avoir un début de réponse à cette question, souvenons nous que l’arrivée de la gauche au pouvoir en 82 pour la première fois depuis 1945 suscita d’énormes espoirs vite déçus. Mais nous aurons l’occasion d’en reparler. |
Nota |

Nous avons reçu cette mention de l'association "Survie" :
Au milieu de l'article, vous affirmez que FXV a écrit "Noir Chirac" pour appeler à ne pas voter pour Chirac en 2002. Ceci est une totale méprise. FXV a écrit ce livre car étudiant au départ le rapport de chaque candidat à l'Afrique, il s'est rendu compte que Chirac était le "champion" de la Françafrique, héritier des réseaux Foccart et Pasqua, ainsi que des réseaux outre-atlantistes.
Aussi ni Verschave ni Survie n'ont jamais donné de consigne de ce type ou tenter d'infléchir le vote des français lors d'élections.
Cordialement |

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