
Le président Laurent Gbagbo a annoncé, mardi à Abidjan, sa décision de réengager au sein des Forces de défense et de sécurité de Côte d'Ivoire (FDS-CI), la quasi-totalité des quelque 3.000 jeunes gens recrutés par l'état- major des Armées au lendemain de la tentative de coup d'Etat du 19 septembre 2002, selon le colonel Babri Gohourou, porte-parole de l'état-major.
"Les jeunes recrues des contingents 2001-2002 souhaitaient poser leurs problèmes en direct au président Laurent Gbagbo. Préoccupations qu'elles avaient déjà posées au chef d'état-major général, le général Philippe Mangou. La plus importante de leurs préoccupations, c'est-à-dire leur maintien dans le métier des armes a eu une réponse favorable. Ils ont été réengagés. Environ 3.000 soldats sont ainsi maintenus au compte de l'armée de Côte d'Ivoire", a notamment confié à la presse le colonel Gohourou, à l'issue d'une audience que le président Gbagbo a accordée aux représentants des jeunes soldats.
Dans la nuit du 1er au 2 février dernier, des jeunes recrues, en service à la Garde réublicaine de Yamoussoukro (à 241 km au nord d'Abidjan), avaient déclenché un violent mouvement de protestation, par des tirs nourris, pour obtenir le paiement d'arriérés de primes, et exiger leur réengagement dans l'armée.
Le mouvement s'était rapidement propagé à plusieurs villes de l'intérieur, suscitant la panique au sein des populations. Au général Mangou, qui a reçu leurs représentants, le 5 février dernier, à l'état-major, au quartier du Plateau, à Abidjan, les frondeurs avaient adressé un ultimatum de dix jours pour satisfaire leurs revendications.
Cette décision du chef de l'Etat, qui semble avoir longtemps hésité à la prendre, constitue, selon les observateurs, une violation flagrante de l'Accord inter ivoirien de paix de Linas Marcoussis, du 24 janvier 2003, qui prévoyait la démobilisation de tous les militaires recrutés après le 19 septembre 2002. |