
Agathe Habyarimana, 64 ans, devrait être expulsée du territoire français prochainement. Sa demande d’asile politique a été rejetée par la Commission de Recours des Réfugiés.
Vivant en France depuis 13 ans, la veuve l’ancien président rwandais Juvénal Habyarimana avait déjà essuyé un refus de l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides. Elle avait fait appel de cette décision le 4 janvier. Le CCR l’a définitivement rejeté ce matin, justifiant sa position par les responsabilités de Madame Habyarimana dans le génocide de 1994.
Elle aurait été l’instigatrice de nombres d’actes étant à l’origine de ce crime contre l’humanité. On lui reproche notamment la création de la radio des mille collines qui a été le vecteur majeur des idées extrémistes en appelant les populations à la purification ethnique par le sang, promouvant les massacres en série.
L’ancienne première dame avait été exfiltrée de Kigali par les forces françaises trois jours après l’assassinat de son mari, le 6 avril 1994. Depuis, elle a séjourné au Zaïre et en France.
La France ne pouvant l’expulser vers son pays natal où elle encourt la peine de mort, des négociations devraient être entreprises afin de lui trouver un pays d’accueil.
En attendant, ses avocats ont annoncé le dépôt d’un ultime recours devant le Conseil d’Etat, arguant le manque de preuves matérielles permettant d’affirmer la culpabilité de leur cliente et précisant qu’elle ne fait l’objet d’aucunes poursuites devant le Tribunal Pénal International pour le Rwanda.
Une affaire de plus dans la nébuleuse des relations France/Rwanda et de leurs implications dans le génocide des Tutsis.
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