
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon a exprimé, jeudi, sa "profonde déception" face au refus des autorités soudanaises de délivrer un visa à la mission des droits de l'homme de l'ONU en visite dans ce pays déchiré par la guerre.
"C'est très décevant pour moi", a déclaré M. Ban à la presse, après un déjeuner avec les 15 ambassadeurs du Conseil de sécurité de l'ONU, indiquant qu'il avait discuté de cette visite avec le président soudanais Omar El Beshir quand ils s'étaient rencontrés au Sommet de l'Union africaine à Addis- Abeba le mois dernier, et que ce dernier lui avait déclaré qu'il n'y aurait pas de problème.
"Encore une fois, je suis très déçu par la décision du gouvernement soudanais. Je l'invite à coopérer pleinement avec la décision unanime du Conseil des droits de l'homme, si M. El Beshir estime qu'il n'y a "pas de problème", a insisté M. Ban.
La mission, qui est dirigée par Jody Williams, la récipiendaire du Prix Nobel de la Paix de 1997 pour son travail contre les mines terrestres, doit présenter son rapport sur ce voyage le mois prochain.
A propos du déploiement d'une force "hybride" de l'ONU et de l'Union africaine (UA) au Darfour, M. Ban a déclaré attendre toujours un rapport de son émissaire spécial Jan Eliasson, qui se trouve actuellement au Soudan, ainsi qu'une réponse à une lettre envoyée à M. El Beshir à la fin du mois dernier.
"Ainsi encore une fois, cette poursuite de la dégradation de la situation au Darfour est tout à fait inacceptable", a-t-il fait remarquer.
"J'attends toujours une réponse officielle du président El Beshir à ma lettre du 24 janvier, qui explique en détail notre position sur la mise en place, le commandement, le contrôle et le financement de cette force", a-t-il ajouté.
Le Conseil des droits de l'homme a mis sur pied cette mission en décembre dernier pour évaluer la situation des droits de l'homme au Darfour, où sont perpétrés constamment d'innombrables abus, comme le viol collectif, les enlèvements et déplacements forcés, depuis que des combats ont éclaté entre les forces gouvernementales, les milices alliées et les groupes rebelles en 2003.
Plus de 200.000 personnes ont été tuées et deux millions d'autres ont été déplacées, tandis qu'il a été estimé que quatre millions de personnes dépendant de l'aide pour survivre.
Le mois dernier, M. Ban a qualifié la situation au Darfour "de plus grave crise humanitaire du monde". |