
Depuis le 4 février et jusqu’à la fin du scrutin présidentiel, l’association Reporters Sans Frontières mène une mission de monitoring des médias publics sénégalais.
Après deux semaines d’audit, premières constatations : RSF note « un déséquilibre persistant en faveur du président sortant et candidat de la coalition Sopi 2007, Abdoulaye Wade (PDS, au pouvoir), dans la couverture de l'actualité politique ».
Le PDS dispose en effet de beaucoup plus de moyens que ses adversaires, et peut produire des communiqués en nombre. Il les envoie à l’Agence de Presse Sénégalaise qui fournit l’information à tous les autres médias. Selon RSF l’APS ne joue pas son rôle de tempérance, mais réexpédie tous ces communiqués, inondant les médias de dépêches du PDS. Elles représentent 30% de la couverture globale de l’APS.
Dans le domaine de la presse écrite, le quotidien le Soleil est pointé du doigt comme étant le plus favorable au président sortant, avec plus de 31% du journal consacrés à Wade et ses partisans.
La chaîne de télévision publique RTS 1 obtient un bon point pour son émission quotidienne consacrée à la campagne, qui alloue le même temps de parole à chaque candidat. Mais là encore, Wade bénéficie d’une communication plus importante, lors des journaux d’information.
La meilleure manière d’être informé correctement au Sénégal reste la radio publique, qui favorise quand même le PDS mais laisse plus de place aux candidats de l’opposition.
RESF recommande aux rédacteurs en chef, au Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel et au gouvernement de respecter l’équité et la règle de « réserve ministérielle ».
Wade, le frère caché du petit Nicolas ?
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