
Près de la moitié des cas de tuberculose au Mozambique sont non détectés, a annoncé l'agence de presse nationale, AIM, citant une déclaration mercredi du ministre mozambicain de la santé, Ivo Garrido.
"Dans notre pays nous arrivons à détecter seulement 50% des personnes qui souffrent de la tuberculose", a souligné M. Garrido, s'exprimant à Maputo, à l'ouverture d'une rencontre nationale sur la tuberculose.
En 2006, a-t-il précisé, 35.492 cas de tuberculose ont été signalés, ce qui était une augmentation de 5% par rapport à l'année précédente. Mais malgré les efforts importants consentis pour élargir le réseau sanitaire depuis la fin de la guerre de 1992, il reste encore insuffisant, ainsi prés de la moitié des cas restent non détectés.
Il y'a actuellement environ 1200 services de santé au Mozambique, mais seuls 250 peuvent faire des diagnostiques en laboratoire.
Le principal problème, a dit M. Garrido, c'est de localiser les personnes qui ont cette maladie et qui ne sont pas traitées.
"C'est la principale question sur laquelle il faudrait se pencher dans rencontre. Nous n'améliorerons pas la situation sans décider comment il faut renforcer notre capacité de diagnostiquer ces personnes qui ont cette maladie et qui sont éparpillées à travers le pays".
Le problème est d'autant plus compliqué qu'il y'a une relation entre la Tuberculose et le VIH/SIDA. La tuberculose est l'une des plus fréquentes infections opportunistes qui frappent les personnes dont le système immunitaire a été compromis par le VIH. Le taux de co-infection au Mozambique est extrêmement élevé.
M. Garrido a cité les chiffres de l'organisation mondiale de la santé (OMS) selon lesquels la moitié des patients de la tuberculose examinés dans les services sanitaires du Mozambique sont aussi séropositifs.
La propagation rapide de certaines formes de tuberculose qui sont résistants à tous les types de médicaments généralement utilisés reste aussi une préoccupation majeure, et un grave risque potentiel pour les ressources du ministère de la santé, a-t-il souligné.
M. Garrido a précisé qu'il coûte au gouvernement 10 dollars américains pour soigner un nouveau cas de tuberculose, mais 300 dollars en cas de tuberculose à formes incurables.
"D'où l'importance du traitement correcte de tous les cas diagnostiqués, afin de les empêcher de prendre une forme incurable", a-t-il martelé.
"Nous sommes conscients que nous avons beaucoup de défis à relever, comme l'augmentation du nombre et de la qualité du personnel à tous les niveaux, et la décentralisation et l'élargissement du réseau laboratoire, en garantissant sa qualité", a indiqué le ministre.
M.Garrido a alors annoncé que cette année deux nouveaux laboratoires seront ouverts, un dans la ville centrale de Beira, et un autre à Nampula, au nord du pays, pour augmenter les cultures bactériennes, améliorer la capacité de diagnostic des cas de tuberculose à bacilloscopie négative, de tuberculose extra pulmonaire et de tuberculose à formes incurables.
Il a aussi mis l'accent sur la nécessité d'assurer le respect pour les patients tuberculeux et de combattre la stigmatisation que cette maladie entraîne. |