
Des officiers supérieurs et des diplomates de haut rang de l'Union européenne (UE) se sont joints mercredi à leurs homologues africains à Addis-Abeba, pour évaluer les aspects militaires et politiques du programme de renforcement des capacités africaines de maintien de la paix initié par la France au cours de ces 10 dernières années.
Paris a mis en place le programme "RECAMP" pour aider les pays africains francophones à développer leurs capacités militaires dans le cadre des opérations de maintien de la paix, mais ce programme a, depuis lors, été élargi à d'autres pays africains.
"Le processus RECAMP a été essentiel dans l'aménagement de l'architecture nécessaire pour la paix et la sécurité à la fois au niveau régional et continental" a déclaré Said Djinnit, le Commissaire de l'UA pour la paix et la sécurité.
Il a déclaré lors de la session inaugurale de cette réunion de deux jours que grâce à l'aide de l'UE et des pays du G8, l'UA avait fait des progrès concernant la mise sur pied d'une Force africaine prépositionnée (ASF) comme prévu dans le protocole de 2002 portant création du Conseil de paix et de sécurité de l'Union.
Les documents concernant le concept logistique de l'ASF, la chaîne de commandement et le concept de communication et le système d'information ont été harmonisés et seraient soumis à l'approbation des ministres africains de la défense et de la sécurité, et des chefs d'Etat major lors de leur réunion prévue la semaine prochaine dans la capitale éthiopienne.
De plus, selon M. Djinnit, des études avaient été menées sur la dimension civile mais aussi les aspects médicaux et légaux de l'ASF, tandis que l'UA doit venir à bout des questions financières liées à l'ASF.
Par ailleurs, l'ambassadeur de France en Ethiopie, Stephane Gompertz, a souligné que l'objectif de l'UE et des autres pays industrialisés qui soutiennent le processus RECAMP, était de développer l'initiative dans chaque pays africain.
Le Canada et les Etats-Unis se sont associés à l'initiative pour former et organiser des exercices de terrain pour les forces africaines concernant les méthodes de maintien de la paix.
La France n'essaye pas de placer le fardeau sur le dos de ses partenaires, mais si nous voulons faire prospérer ce concept, nous devons penser globalement, selon M. Gompertzis, en faisant observer que la communauté internationale était bien informée de la nature globale des crises.
"Aujourd'hui nous assistons à de nombreuses crises. Les crises sont globales et la crise du Darfour (dans l'ouest du Soudan) a affecté les pays voisins. C'est pourquoi nous avons besoin d'un partenariat global pour régler les questions de sécurité" a-t-il souligné.
Durant le cycle RECAMP, la France a formé quelque 12.000 officiers militaires en Afrique et 8.000 en Europe, pour les opérations de maintien de la paix. |