
Jean Pierre Gattegno est un des 150 intellectuels signataires de l’appel à voter pour Ségolène Royal paru aujourd’hui dans le Nouvel Obs.
Nous l’avons interrogé pour comprendre cet engagement :
En tant qu’intellectuel, écrivain, pourquoi vous engager publiquement pour un parti politique ?
Je ne suis pas un homme politique, je m’intéresse à la campagne comme tous les français. Etre considéré comme un intellectuel n’est pas un plus par rapport à mes concitoyens.
Mais je trouve qu’il est navrant de constater que l’époque est révolue où des intellectuels, comme Sartre ou Malraux prenaient position. Aujourd’hui on voit des gens comme Glucksman qui se retournent parce qu’ils ont des comptes à régler avec leur passé.
On assiste à une campagne très basse, loin de la tradition française qui veut que tout ce qui réfléchit est progressiste. Je pense qu’il est aujourd’hui nécessaire d’avoir une pensée critique qui ne se laisse pas embobiner par des considérations économiques.
Pourquoi appelez-vous à voter pour Ségolène Royal ?
Parce que je pense que l’élection va se jouer autour de deux candidats. Même si certains autres partis ont des idées intéressantes, ils sont engagés dans une course d’escargots loin de la compétition réelle.
Le véritable enjeu sera entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal.
Par conséquent quelles que soient les réticences que les gens peuvent éprouver à l’égard de Ségolène Royal et même si certains considèrent qu’elle représente une gauche « molle », elle est la seule perspective contre une droite « dure ».
D’autre part je me suis aperçu qu’elle est bien au dessus de tout ce qu’on a pu dire sur elle et contre elle depuis le début de la campagne. Plus on avance vers l’élection, plus on se rend compte qu’elle maîtrise ses sujets et qu’elle a toutes les compétences pour gouverner ce pays.
Elle est digne de confiance, on peut voter pour elle.
Jean Pierre Gattegno est l’auteur de plusieurs polars :
Neutralité malveillante, Calmann-Lévy, 1992, adapté au cinéma par Francis Girod sous le titre de Passage à l’acte avec Timsit et Lhermitte.
La nuit du professeur, Calmann-Lévy, 1994.
Mortel transfert, Calmann-Lévy, 1997 porté à l’écran par Jean Jacques Beneix, avec Jean Hugues Anglade et Hélène de Fougerolles.
Une place parmi les vivants, Calmann-Lévy, 2000, adapté au cinéma par Raoul Ruiz.
Le grand faiseur, Actes Sud, 2002.
Longtemps, je me suis couché de bonne heure…, Actes Sud, 2004.
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