
Des membres du gouvernement au Kenya ont invité lundi, la ministre de la Santé, Charity Ngilu, à rendre sa démission, après que celle-ci a qualifié le gouvernement du président Kibaki "d'incompétent, de dictatorial, de traître et d'arrogant".
Le ministre des Routes, Simeon Nyachae et son homologue des Terres, Kivutha Kibwana, ont notamment reproché à Mme Ngilu "son imprudence" et l'invitent par conséquent à rendre sa démission au lieu de s'en prendre au chef de l'Etat.
Mais, cette dernière à répliqué en traitant à nouveau ses collégues d'incompétents.
La ministre de la Santé avait accusé, dimanche, le président Kibaki de "ne pas être en mesure de juguler la corruption dans le gouvernement et de sortir le pays de l'impasse du processus constitutionnel et d'avoir trahi ses anciens collègues de l'opposition, tout en favorisant l'ethnocentrisme et le népotisme dans la gestion du pays".
Mme Ngilu, arrivée 4ème à la présidentielle de 1997 a aussi annoncé son intention de se présenter à celle de décembre prochain.
"Nous sommes témoins d'un niveau d'arrogance sans précédent et le gouvernement du président Kibaki a refusé de porter la responsabilité devant le peuple. La corruption continue de plus belle et aggrave la souffrance de toute la population, plus particulièrement les pauvres", a-t-elle déclaré à l'occasion d'une réunion du Parti national du Kenya, membre de l'Alliance nationale de la Coalition arc-en-ciel au pouvoir.
S'adressant aux journalistes lundi, le leader du Parti national du Kenya, Simeon Nyachae, a demandé à la ministre de la Santé de citer nommément les ministres corrompus, soulignant que ses accusations sont "très graves".
"Le gouvernement n'est pas constitué d'anges. La ministre de la Santé est dans l'obligation de nommer les ministres corrompus au lieu de se limiter aux graves allégations", a-t-il déclaré.
"La ministre de la Santé devrait démissionner depuis longtemps. Elle ne cherche que des voix avec ces accusations", a déclaré pour sa part le ministre des Terres, Kivutha Kibwana. |