
Environ 15.000 enfants meurent chaque année au Burkina Faso de paludisme, première cause de mortalité dans ce pays d'Afrique de l'Ouest très pauvre et enclavé, a affirmé mercredi à Paris Dr Sodiomon Sirima du Centre national de recherche et de formation sur le paludisme de Ouagadougou.
"Le paludisme est la première cause d'hospitalisation et de consultations dans les centres médicaux et hospitaliers du Burkina Faso. Il est de loin la première cause de la mortalité générale, surtout chez les enfants de moins de 5 ans", a-t-il affirmé lors d'un entretien accordé à la PANA dans la capitale française.
Le médecin burkinabé a déploré l'insuffisance des ressources pour lutter contre le paludisme dans son pays, critiquant l'écart entre les promesses des Etats riches et les sommes effectivement débloquées.
"Le personnel médical soutenu par une nette volonté politique essaye de faire face aux ravages du paludisme. Mais les ressources financières font cruellement défaut. Les promesses faites à nos Etats dans les instances internationales ne se concrétisent pas sur le terrain", a dit le Dr Sirima, jugeant peu important l'apport du Fonds mondial pour la santé dans la lutte contre la malaria, l'autre nom de la maladie.
"Les critères d'éligibilité au Fonds sont parfois difficiles à remplir. Un pays peut, par bonheur, être élu une seule fois. Dans ces conditions, les fonds alloués ne peuvent pas suffire à prendre en charge les centaines de milliers de paludéens", a poursuivi le médecin burkinabé.
Soulignant les "grandes qualités" du nouvel anti-paludéen mis au point par la firme pharmaceutique Sanofi-aventis et la Fondation DND, il a dit espérer que son arrivée à la mi-avril en Afrique subsaharienne permette de renverser la tendance dans la lutte contre le paludisme.
"J'ai eu à tester ce nouveau médicament. Il est pratique dans son utilisation: une prise par jour pendant trois jours. Il coûte un dollar pour l'adulte et un demi dollar pour l'enfant. Ces facteurs m'amènent à penser qu'il peut aider à réduire la mortalité due au paludisme au Burkina Faso", a encore dit Dr Sodiomon Sirima. |